Continuons notre investigation.
Nous ne savons toujours pas quel est l’objectif du psy et il n’a toujours pas profité des séances avec Esther. Il bien mal parti, sans objectif et sans ressources.
Épisode 26 : un si long chemin
Ariane au téléphone avec son père : j’en ai pour une heure, pas plus. Je t’appelle juste après. C’est le docteur Falentin qui va s’occuper de toi. Elle est très très bien, tu vas voir.
Le psy ouvre la porte.
Ariane, toujours au téléphone : j’ai compris que tu ne voulais pas que je vienne…. Je te laisse papa, bisous. Elle dit « Pardon » et rentre.
Je me demande à quoi sert cette séquence. A ce qu’elle dise « pardon à son psy » ?
Ariane : merci de m’avoir reçu comme ça, un peu à l’improviste. J’ai prié pour que vous ne mettiez pas quelqu’un d’autre sur mon créneau. Je vous ai appelé tôt ce matin. Je ne sais pas, j’avais tellement besoin de parler. J’ai même appelé Cédric mais je suis tombé sur sa messagerie. Voilà, merci.
Le psy : je crois comprendre que cela a à voir avec votre père.
Ariane : oui, il est venu pour faire une biopsie.
Le psy : cancer ?
Ariane : de la prostate.
Le psy : comment vous l’avez appris ?
Toujours des questions et la dernière porte sur le passé. Décidément, il ne s’améliore pas. Il plonge ses clients dans la détresse et ne les aide pas à en sortir.
Épisode 27 : le deus ex machina
Adel et le psy sont face à face et se regardent en chiens de faïence…
Le psy : je ne savais pas si vous alliez revenir.
Adel : moi non plus, je ne savais pas si j’allais revenir. En fait, je suis revenu pour une raison précise. Pour 3 raisons pour être exact. Et d’une, je vous dois des excuses, je ne voulais pas qu’on reste sur ce qui s’est passé la dernière fois. Cela ne pouvait pas se terminer comme cela….
Le psy : Vous aviez le droit de préparer cette attaque, avec soin…. Pourquoi vouloir me faire sortir de mes gonds ? Vous vous êtes senti agressé ?
Adel : j’ai l’impression que vous planez au-dessus de tout ça. Je voulais que vous ressentiez ma peine. C’est un peu taré non ? Je ne sais pas ce qui m’a pris. Après la séance de la semaine dernière, j’ai des souvenirs qui me sont revenus..
La ficelle est bien grosse de faire un lien entre la séance et des souvenirs passés. Un deus ex machina apparait quand un événement surgi, tel un Dieu, alors qu’il n’a aucun lien réel avec l’histoire. Le dialogue d’Adel est plus professionnel que celui du psy. Il reprend l’initiative pour être en paix, il décrit son état, sa peine alors que le psy lui dit « vous vous êtes senti agressé », pseudo-sentiment par excellence, signe qu’il ne connait pas la communication non violente de Marshall Rosenberg.
Épisode 28 : scotcher le client dans le passé
Camille, à sa mère : tu n’es pas obligée de m’accompagner à chaque fois. Tu n’as pas autre chose à faire ?
Sa mère : oui mais j’aime bien venir dans ce quartier, cela me change du magasin…. Après ta séance on pourrait aller choisir un cadeau de Noël.
Camille : je t’ai dit, je ne veux rien pour Noël cette année…. J’y vais, je vais être en retard.
La mère : je t’attends là.
Difficile de voir l’intérêt de cette scène. Tout le monde a compris que la mère de Camille se repose sur sa fille et qu’elle lui pourrit sa vie, sauf notre psy de service.
Camille, au psy : tout part en couilles. Toute la semaine j’ai essayé de faire comme vous m’avez dit, mais c’est physique, je n’y arrive pas. J’essaye de parler à ma mère mais les mots restent bloqués…
Le psy : vous ne parvenez pas du tout à lui parler ?
Camille : non, vous le savez très bien. Lui parler de.. Je ne sais même plus, de plein de trucs.
Le psy : j’ai été surpris que vous m’appeliez hier. Je croyais que vous passiez les fêtes avec votre père à Bruxelles.
Camille : j’ai décidé de ne pas y aller.
Le psy : qu’est-ce qui s’est passé ?
Camille : je n’en sais rien.
Notre psy retombe dans son travers favori, poser des questions sur le passé sans s’occuper du moment présent, ici, de traiter la relation entre Camille et sa mère ou de lui parler à sa place s’il en avait le courage. Heureusement que Camille a la présence d’esprit de répondre « je n’en sais rien » à notre inquisiteur.
Épisode 29 : l’arroseur arrosé de questions
Damien sur le pas de la porte : Léonora est en bas, au téléphone. A mon avis, elle en a pour un moment. Il entre.
Damien seul : ça n’arrête pas en ce moment. Son boss lui met la pression. Elle a passé le trajet du métro suspendue à son téléphone…. On est venu ensemble aujourd’hui, ça fait partie du nouveau plan. J’ai essayé d’être agréable et arrangeant…. J’en ai eu marre d’attendre. Vous non plus, vous ne vous arrêtez jamais ? Même pas la veille de Noël ?
Le psy, tripotant ses mains : je ne serai pas là la semaine prochaine. Léonora ne vous l’a pas dit ?
Damien : non. Vous ne fêtez pas Noël, vous n’êtes pas juif ?
Le psy : ça n’empêche pas de fêter Noël.
Damien : j’ai voulu faire un cadeau à Léonora…. J’ai abandonné l’idée… Vous savez pourquoi ?
Le psy ! dites-moi.
Damien : c’est de votre faute. Au moment de choisir, la vendeuse me dit « c’est un super choix » et ça m’a coupé. Tenir Léonora prisonnière au bout d’une chaîne. Vous voyez ce que je veux dire ?
Le psy : très bien.
Le psy se fait déborder par les questions. Damien essaie de le piéger à son propre jeu car, « qui questionne dirige ».
Épisode 30 :
Notre psy se rend à l’enterrement d’Adel.
XXX, en train de fumer : vous venez pour quoi ?
Le psy : je viens pour la cérémonie.
XXX : vous êtes journaliste ?
Le psy : non, pas du tout.
XXX : attendez-la une minute.
YYY : bonjour, vous êtes ?
Le psy : je suis un ami.
YYY : vous pouvez y aller. On est tous un peu tendu.
Il rentre et voit Ariane qui discute avec des amis d’Adel. Il va toucher son cercueil et regarde sa photo. Une voiture télécommandée lui touche les pieds. Il l’a prend et la donne à un enfant en lui disant « Pardon, tiens ».
Cette scène, sensée donner de l’épaisseur au scénario, ne montre que l’absence d’humour de cette série.
En conclusion : cabotinage.
L’histoire n’avance pas. Nous n’avons eu de scène ni avec Esther, sa superviseuse, ni avec sa femme Charlotte. Comme le dernier épisode met en scène Ariane, il semble que nous nous approchons du scénario le plus pauvre et improbable, que l’objectif du psy est de séduire Ariane, ce qui est très courant au théâtre et dans le milieu des acteurs qui multiplient les conquêtes, mais pas dans le cabinet d’un psy.
Pour aller plus loin
Sur la thérapie
- Les ordres de l’aide de Bert Hellinger en allemand.
- Des jeux et des hommes d’Eric Berne, l’inventeur de l’analyse transactionnelle.
- The feeling good handbook de David Burns, un spécialiste des TCC.
- Ma voix t’accompagnera de Milton Erickson et Sidney Rosen. La vie extraordinaire de Milton Erickson.
- Un séminaire avec Milton Erickson de Jeffrey Zeig. Un séminaire d’Erickson avec décodage à la fin.
- Comment animer des constellations familiales de Michel Diviné où je décode la relation thérapeute / client.
- S’épanouir en 6 étapes de Michel Diviné. A quelle étape utiliser quelle technique ?
Sur la communication :
- Parents efficaces au quotidien de Thomas Gordon.
- La CNV au quotidien de Marshall Rosenberg.
- La communication bienveillante de Michel Diviné.
- La pratique de l’entretien motivationnel de Stephen Rollnick et William Miller.
- Les secrets de la communication de Bandler et Grinder, les inventeurs de la PNL.
Sur la scénographie
- La dramaturgie d’Yves Lavandier, qui a écrit le scénario de « oui mais ».
- Morphologie du conte de Vladimir Propp.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire