Traiter les objections

Cet article fait suite aux deux précédents détaillant le protocole de Transformation Essentielle créé par Steve et Connirae Andreas. Nous abordons maintenant le traitement des objections, un genre de « oui, mais », comme dans le film d’Yves Lavandier.ouimais04Rappelons la première étape (A), décrite dans un article précédent, avant de traiter celle des objections, l’étape B.

Étape A : traiter TE1

Elle consiste à identifier la partie concernée, appelée TE1, et son état essentiel en montant l’échelle des besoins dans un premier temps, puis de la faire grandir en âge et dans le corps. Dans notre exemple, la partie « Trop manger » avait 8 ans, son état essentiel était de « s’aimer tel que l’on est » et avait accepté de grandir mais pas de se répandre dans le corps.

Étape B : traiter les objections des autres parties

Une partie (TEX) peut objecter à ce que TE1 grandisse ou une autre (TE4) à se répandre dans le corps (TE4). Elle sont représentées sur le schéma suivant :

Transformation2Sur ce schéma, TE2 a une objection à ce que TE1 grandisse, TE3 a une objection à ce que TE2 grandisse. Il est important de tout noter pour savoir à quelle étape de quelle partie on se situe. Dans notre exemple, nous avons TE4 qui objecte à ce que TE1 se répande dans tout le corps. J’espère que vous suivez et que vous n’avez pas d’objections.

Notre exemple d’objection

Dans notre exemple, une partie TE4 objectait à la partie TE1 responsable de manger « trop », dont l’état essentiel est « de s’aimer telle qu’elle », de se répandre dans le corps en disant :
Je voudrais que tout mon corps soit d’accord.
Appelons cette partie TE4 « congruence corporelle ». Recommençons le protocole, ce qui vous donne une révision méritée sur ce protocole : identifier la partie en la situant, monter l’échelle des besoins et lui demander si elle n’a pas d’objections à grandir.
  • Où es-tu ? Dans la tête.
  • Que veux-tu ? Préserver ton intégrité et ton unité.
  • Merci et… Y a-t-il quelque chose de plus important que cela ? Non. Nous sommes dans un des 5 états essentiels appelé Unité.
  • Il n’y a pas de descente de l’échelle des besoins car il n’y a pas d’objectif intermédiaire.
  • Quel âge as-tu ? Je suis adulte maintenant. Donc, pas besoin de la faire grandir….
  • Es-tu OK pour se répandre dans tout le corps ? Oui

Savourez alors ce nouvel état, l’unité, et revenez à la première partie TE1 pour la répandre dans tout le corps. Remettez-vous en contact avec la partie « Trop manger », la main sur l’estomac. Redemandez-lui si elle est ok pour se répandre dans tout le corps, là où vous l’aviez laissé « en plan », coincée dans votre estomac. Généralement, elle dit oui, sauf si une nouvelle partie se manifeste. Notez-la alors très consciencieusement et repartez pour un tour de protocole.

Es-tu d’accord pour te répandre dans tout le corps, consciente de ton état essentiel « s’aimer tel que l’on est » ? Oui.

Tout en remarquant où cette partie se répand dans votre corps, laissez-la inonder chaque cellule, nourrie et baignée par l’État Essentiel, de s’aimer tel que l’on est. Plus cet état rayonne à travers tout ton corps, plus il  devient fort dans son emplacement d’origine.

Redescendez l’échelle des besoins si vous voulez. Personnellement, je n’en vois pas toujours l’intérêt.

Et voilà, vous avez maintenant deux parties adultes, présentes dans tout le corps et congruentes. Il ne reste plus qu’à les « unifier » sur la ligne du temps.

La ligne du temps

L’objectif de cette étape est d’intégrer toutes ces parties afin de préserver votre unité. Sinon, vous risquez de parler de vous en petits morceaux de puzzle en disant : ce n’est pas moi, c’est mon enfant intérieur, mon parent nourricier… C’est un des dangers de l’Analyse Transactionnelle que vous pouvez corriger ainsi. Voici donc la suite :

  • Imaginez une ligne du temps où le passé est derrière et l’avenir devant. Survole ta ligne du temps en allant vers l’arrière, en remontant vers ton passé, jusqu’au moment précédant l’instant de ta conception …
  • Laisse-toi avancer sur cette ligne de la conception à aujourd’hui tout en ayant conscience que ces états essentiels étaient déjà présents (s’aimer totalement en ayant conscience de son unité) depuis le début.
  • Remarque bien, au niveau inconscient, comment ces états deviennent plus denses, plus riches, en se construisant et en s’amplifiant, alors que tout ton passé se colore grâce à ces états qui rayonnent à travers chacune de tes expériences, pendant que tu avances vers le présent. Etc, etc..
  • Laisse ces deux états essentiels se répandre dans le futur et le colorer.

Vous pouvez réitérez plusieurs fois de suite cette généralisation sur la Ligne du Temps. A chaque fois, faites-le de plus en plus rapidement pour l’ancrer, comme dans un swish de PNL. Et pensez à revenir au temps présent à la fin.

En résumé : unifier ses parties en ayant conscience de ses états essentiels

Vous avez vu comment identifier une partie, trouver son état essentiel, la faire grandir, traiter les différentes objections et unifier les états essentiels sur une ligne de vie…. Bravo !!! Il ne reste qu’une simple étape appelée « Réimpression de la ligne de temps parentale », objet du prochain et dernier article sur ce protocole…

Pour aller plus loin

Les parties ont été inventées par Virginia Satir et formalisées par Richard Bandler et John Grinder, les inventeurs de la PNL.

Le traitement des objections est plus simple en fin de séance d’EMDR. On demande simplement au client de scanner le corps avec sa nouvelle croyance. S’il y en a une, une stimulation bilatérale suffit le plus souvent. Sinon, vous pouvez tout simplement partir en traitement des objections en identifiant la partie qui objecte.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Connaissez-vous le protocole Transformation Essentielle ?

Ce protocole, inventé par Connirae et Steve Andreas, vous permet, en partant d’un comportement que vous voulez changer, de monter dans l’échelle de vos besoins pour vivre cinq états essentiels. Je vous conseille ce protocole exceptionnel, illustré par une photo que j’ai prise à l’île Maurice.

P1030361Le voici expliqué avec un exemple très courant. Je vous conseille vivement de le pratiquer, au moins la montée dans l’échelle des besoins, qui apporte un bien-être incroyable.

Les étapes du protocole

Voici un premier dessin du protocole indiquant le même état essentiel vécu « petit », « adulte » et « dans tout le corps ».

Transformation1Il s’agit de vivre un état « essentiel » désiré par une « partie » de soi, de la faire croître dans le temps et dans le corps. Les descentes sont là pour convaincre la partie d’abandonner sa stratégie actuelle et se consacrer à l’essentiel, vivre un état désiré, sans chichi. Dans cet article, nous le décomposerons d’abord en deux étapes, A. l’identification de l’état essentiel (1 et 2) et B la croissance (3, 4 et 5).

A chaque étape, il est possible qu’une objection se manifeste. Il est alors nécessaire de traiter la partie qui objecte pour revenir à la partie précédente. Et une nouvelle partie peut objecter pour grandir… Nous verrons ce protocole dans un article suivant.

A1. Trouver et ancrer l’état essentiel

Accueillir la partie responsable

Il est d’abord essentiel d’identifier cette partie et de l’accueillir avant de découvrir son intention positive et de monter la chaîne des objectifs. Remémorez-vous un moment où vous vivez ce comportement en clarifiant ce que vous voyez, entendez dans votre tête ou ressentez dans votre corps.

Par exemple, quand, le soir, je mange « trop », j’ai cette sensation de trop plein dans mon corps, je suis en face de mon assiette et « tu peux te faire plaisir » est dans ma tête. Cette partie de moi est dans mon estomac.

Mettez une main sur l’endroit où elle se situe dans votre corps et remerciez-la d’être présente, consciente de son intention positive.

 « Que veux-tu ? » ou l’intention positive d’un comportement

Tout comportement remplit une intention positive. C’est un postulat de la PNL. Dialoguez avec cette partie en ayant de la bienveillance pour elle. Posez-lui la question « Que veux-tu ? » et attendez sa réponse. Dans notre exemple, la réponse est :

Que tu ressentes du bien-être dans ton corps.

Remerciez-la de vous avoir répondu et « montez » dans l’échelle des besoins.

« Y a-t-il quelque chose de plus important ? » ou la chaîne des objectifs

Posez-lui alors la question : « Si tu as l’expérience de (l’intention positive ou l’objectif Intermédiaire de l’étape précédente), pleinement et complètement, que veux-tu, en ayant (cela) encore plus important et plus profond ? »

Que tu sois en paix avec toi.

Et continuez à monter sur l’échelle en prenant le temps de vivre l’objectif et posant la même question « Y a t-il quelque chose de plus important que XXX pour toi ? »

Que tu t’aimes pleinement tel que tu es.

« Y a t-il quelque chose de plus important que de t’aimer pleinement tel que tu es pour toi ? »

Non.

Quand elle répond non, cela signifie que vous êtes arrivés en haut de l’échelle, dans un état essentiel, un des cinq que vous avez dans l’article précédent.

« Quand tu as cet état essentiel… » ou vivre l’état essentiel et la descente

Prenez alors le temps de vivre cet état essentiel « s’aimer tel que l’on est » et redescendez l’échelle sur les deux barreaux « en paix » et « bien-être dans son corps » en posant les questions :

« Comment le fait de s’aimer tel que l’on est change l’objectif d’être en paix ? » Si je m’aime tel que je suis, je suis en paix.

« Comment le fait de s’aimer tel que l’on est change l’objectif de se sentir bien dans son corps ? » Si je m’aime tel que je suis, je prends soin de mon corps.

Ainsi, vous vérifiez que le besoin « s’aimer tel que l’on est » est supérieur aux deux autres et vous faites comprendre à cette partie qu’elle n’a pas besoin des étapes intermédiaires. Il ne reste plus qu’à la faire grandir.

A2 Grandir…

Première étape, lui demander « quel âge as-tu ? »

Huit ans

Puis lui demander si elle veut bien grandir tout en ayant les bénéfices de son évolution dans le temps avec l’état essentiel présent, en s’aimant telle qu’elle est.

Oui

Si cette partie vous dit non, lui demander son objection. Nous détaillerons ce cas dans un article suivant.

Grandir dans le temps

Invitez votre inconscient à laisser cette Partie évoluer à travers le temps, de son âge initial à l’âge actuel. Vous pouvez ajouter « Tu peux laisser ceci se faire maintenant. Laisse cette Partie de toi te faire savoir quand elle aura atteint ton âge actuel. » Il est important à cette étape de bien être conscient de l’état essentiel cible de cette partie. Il peut y avoir des étapes clés :

  • A 15 ans, je commence à être boutonneux. Je peux néanmoins garder à l’esprit que suis conscient que je peux m’aimer tel que je suis.
  • A 21 ans, quand je culpabilise de ne pas aider des personnes qui font du travail pour moi. Je peux néanmoins garder à l’esprit que je peux m’aimer tel que je suis.

Arrivé à aujourd’hui, vous pouvez redescendre l’échelle ou impliquer tout le corps.

Grandir dans l’espace

Situez où se trouve cette partie (dans l’estomac dans l’exemple) et invitez-la à se répandre dans le corps, pour faire l’expérience un peu plus pleinement, surtout si elle se situe à l’extérieur au début. Dans notre exemple, l’objection est :

Je voudrais être sûr que tout mon corps est d’accord.

Une objection signifie qu’une autre partie est à l’affut, une partie que l’on pourrait appeler congruence. Nous aborderons la transformation de cette partie dans un autre article.

Redescendre la chaîne des objectifs

Maintenant qu’elle a votre âge et qu’elle se trouve dans tout votre corps, redescendez l’échelle. « En quoi le fait d’avoir déjà (l’Etat Essentiel) comme manière d’être, transforme-t-il ou enrichit-il (l’Objectif Souhaité) ? » Les deux étapes étaient « Être en paix » et « Être bien dans son corps ».

En résumé

Voici les 2 premières étapes résumées :

  • A. Vous avez vu comment identifier un état essentiel par la première question « que veux-tu ? » et « Y a-t-il quelque chose de plus important ? » pour grimper l’échelle. Puis vous êtes descendu de l’échelle pour vous assurer que cet état est vraiment primordial et atteignable directement.
  • B. Vous avez fait grandir dans le temps et dans l’espace afin de « réunifier » cette partie avec vous, pour éviter de rester dissocié, comme avec un enfant à l’intérieur de vous qui ne veut pas devenir adulte.

Vous n’avez pas vu le « oui, mais »… Ce sera pour un prochain article.

Pour aller plus loin

Les parties ont été inventées par Virginia Satir et formalisées par Richard Bandler et John Grinder, les inventeurs de la PNL.

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Cinq états essentiels

Identifiés par Steve et Connirae Andreas dans leur livre Transformation essentielle, voici 5 états de références que j’ai revisités personnellement, en correspondance avec les besoins de la CNV.

Etoile

Voici les 5 états nommés par Steve et Connirae : Être, paix intérieure, amour, sentiment d’être bien, unité. Ils sont à chaque fois illustrés par une citation extraite de leur livre. J’ai pris le parti d’assimiler ces « états essentiels » à des besoins au sens de la Communication NonViolente de Marshall Rosenberg. Cet article sera suivi d’un autre portant sur le protocole en entier.

Être, se sentir plein de vie

Les étoiles brillent, l’herbe pousse, les hommes respirent : tel celui qui trouve un trésor et dit « Ah ! » mais le trésor est l’essence. Avant que l’homme ne parlât, le trésor était là; après avoir parlé, il le ramasse, trésor inépuisable. Robinson JEFFERS.

Selon les auteurs, cet état est celui d’être conscient de sa propre présence, synonyme de « présence », « plénitude », « harmonie », une expérience et non une croyance de qui je suis.

J’aimerais le rapprocher de l’expérience de se sentir en vie, plein d’énergie de vie, conscient de l’abondance et de la richesse de la vie, quelquefois un besoin de sens

Paix intérieure

Si nous sommes incapables de sourire, alors, le monde ne connaîtra pas la paix. Ce n’est pas en manifestant contre les missiles nucléaires que nous apporterons la paix. C’est par notre capacité de sourire, de respirer et d’incarner la paix que nous pourrons faire la paix. THICH NHAT HANH

Ce besoin est plus simple à comprendre. Être en paix, même quand tout s’agite autour de vous, quand vous écoutez les nouvelles à la radio, est un besoin important à cultiver.

Amour

Laisse le disciple cultiver l’amour incommensurable envers tout être. Laisse-le le cultiver envers le monde entier, vers les quatre points cardinaux, un coeur débordant d’amour sans bornes … Car partout dans le monde, cet état d’être du coeur est le meilleur. BOUDDHA

Ce besoin courant est très ambigu. Steve écrit « aimer et être aimé, quand une partie de moi aime une autre partie de moi« . Il est important que ce besoin d’amour soit orienté vie et non morbide comme Roméo et Juliette où ils meurent tous les deux à la fin.

Être bien, s’aimer

C’est se sentir bien à un niveau profond, tel que je suis. En accord avec nous-même, au delà de tout jugement. Steve Andreas

Au-delà de tout jugement ? Je pense que c’est s’aimer tel que l’on est, humain et mortel, et accepter une certaine intimité avec soi et, surtout d’être capable de se pardonner en pensant que l’on a toujours fait du mieux que l’on pouvait.

Unité, connexion, spiritualité

Dessillez vos yeux et vous verrez que vous êtes beaucoup plus que ce que vous imaginez. Vous êtes le monde, vous êtes l’univers; vous êtes à la fois vous-même et tout le monde aussi ! Tout ça, c’est le merveilleux dessein de Dieu. Réveillez-vous, retrouvez vôtre sens de l’humour… Vous êtes déjà libre ! Dan MILLMAN

Steve reprend les termes de « connexion spirituelle », « être inondé(e) de lumière », « grâce », « unité avec Dieu », « Nirvana ». Je retiendrais plus le mot connexion, qui peut se retrouver seul, dans la nature, à deux, préconisée par la CNV ou dans un groupe bienveillant ou spiritualité. C’est mon premier besoin !!!

Pour aller plus loin

Sur les besoins

Autres…

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Le triangle dramatique de Stephen Karpman

Stephen Karpman, adepte d’Eric Berne et de l’Analyse Transactionnelle, a publié en 2014 un livre intitulé « A game free life », « Une vie sans jeu (dramatique). »A game free life coverVoici un résumé de son livre, agrémenté de mes remarques éclairées, et précédé des notions d’AT.

Quelques concepts d’Analyse Transactionnelle

Nous avions exploré l’Analyse transactionnelle dans un article précédent. Nous insisterons ici sur les scénarios et les états du moi.

Scénarios et jeux en l’AT

Selon l’AT, nous sommes conditionnés par notre enfance et adoptons des « scénarios » de vie qui seront renforcés par des jeux. L’objectif de la thérapie en AT est de les identifier pour les modifier. Treize scénarios « Ne pas » ont été identifiés, tels que « ne sois pas », « ne grandis pas », « n’appartient pas »…

Les jeux ont des niveaux d’intensité plus ou moins forts en fonction de leurs conséquences : acceptable socialement, à cacher, destructeurs. L’objectif des jeux est d’éviter une certaine intimité. SK a défini 5 niveaux d’intimité en fonction des sujets abordés :IntimitéPour l’AT, le « Nous » est l’intimité ultime vécue en communication. A 0%, les personnes sont silencieuses, à 100%, elles abordent le Nous, la relation.

Les états du moi en AT

L’AT définit (3 ou) 5 états du moi, 2 parents, 1 adulte et 2 enfants. Chacun comprend un côté positif et un côté négatif.

  • Le parent critique assume sa position de leader et attaque autrui par des jugements et des menaces.
  • Le parent nourricier offre son soutien à autrui car il le pense incapable.
  • L’adulte pense rationnellement, donne de l’information, trop peu quelquefois.
  • L’enfant libre exprime ses émotions spontanément. Il peut rejeter tout stress en ne recherchant que le plaisir.
  • L’enfant adapté accepte les règles et se sur-adapte.

Pour Eric Berne :

L’enfant est l’état du moi le plus important et les autres sont là pour le protéger.

Le triangle dramatique

Stephen Karpman a popularisé 3 rôles dramatiques.

Les 3 rôles

Les 3 rôles sont le persécuteur, le sauveur et la victime. Les joueurs peuvent être occasionnels, professionnels (les manipulateurs) ou toxiques et les jeux plus ou moins faciles à jouer en fonction de leur niveau. Selon SK,

  • Le sauveur veut être sur-apprécié. Il ne propose pas de contrat.
  • La victime veut être sur-aidée. Ses besoins sont cachés et une position existentielle de défaite. Elle confond impuissance et vulnérabilité.
  • Le persécuteur veut être sur-craint. Il a des opinions négatives sur ceux qui le dérangent ou lui déplaisent.

Le drame

Pour Stephen Karpman, le drame surgit quand une personne change de rôle. Elle peut sortir de chaque rôle se donnant les autorisations suivantes :

  • Sauveur : mieux vaut être intelligent que martyr.
  • Victime : demander plutôt que quémander.
  • Persécuteur : il est préférable d’exprimer sa colère simplement plutôt que de rester triste pendant longtemps. Pour SK, le Persécuteur se met en colère par peur d’être triste.

Abordons maintenant les solutions.

Comment s’en sortir ?

Stephen Karpman donne dix indications dont les 6 premières concernent sa vue du triangle :

  • Identifiez quand vous êtes dans un jeu.
  • Cherchez les motivations cachées.
  • Connaissez les règles et d’une famille dysfonctionnelle.
  • Admettez votre implication de 10%
  • Connaissez les 3 options positives pour sortir du jeu : s’excuser, donner de l’appréciation, donner de la sympathie.
  • Offrez à autrui l’occasion d’une sortie positive.

Ses 4 dernières recommandations concernent la communication : utiliser les compétences nécessaires, pratiquer l’ouverture (aborder le sujet, en parler et l’emballer), proposer 5 contrats de confiance, utiliser des boucles gagnantes.

Il propose ainsi de se mettre dans chaque état d’AT pour se promener dans des points de vue différents, critique, nourricier, adulte, libre et adapté.

En conclusion

Stephen Karpman se réfère aux positions de l’AT pour résoudre les rôles dramatiques. A mon avis, il est plus simple de s’appuyer sur les sentiments et les besoins de chacun, comme en CNV de Marshall Rosenberg.

Pour aller plus loin

Trois articles de mon site consacré à la communication avec les articles suivants :

Des articles en anglais sur le site de Karpman. Si vous voulez commander son livre, il vous le dédicace.

Un cahier que j’aime bien et qui vous donne des pistes de résolution sur le sujet « Petit cahier d’exercices pour sortir du jeu : victime, bourreau, sauveur ».

Deux livres d’Eric Berne :

Un livre très accessible de Claude Steiner :

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Huit concepts de base des thérapies brèves

Cet article détaille huit concepts très simples, compréhensibles par tous concernant la (psy)thérapie. Ils concernent les relations, le vécu (événement, sensation et comportement) et le référentiel intérieur (croyance, qualité, besoin et vision).

Huit conceptsExplorons-les, de la réalité à la vision de notre vie en fonction du passé. Vous pourrez en déduire votre point à améliorer et choisir la méthode la plus adaptée à votre chemin de croissance.

Quel est l’objectif de la psythérapie ?

La psythérapie vous aide à réagir « sainement » face à un événement appelé stimulus. Celui-ci est externe, quand il provient de l’univers ou d’une relation humaine, ou interne, quand il vient de l’intérieur de vous, d’une pensée plus ou moins fugace. Cette pensée est très importante, car comme le dit Epitecte :

Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les opinions qu’ils en ont.

En effet, nous ne sommes pas responsables des événements, mais de la manière dont nous y réagissons. La psythérapie est là pour vous aider.

Un modèle relationnel et réactionnel

Voici le dessin d’une réaction à un événement stimulus. C’est un « méli-mélo » partant de l’événement stimulus, passant par sensation et comportement pour aboutir éventuellement à un événement résultat, avec des allers retours possibles entre sensation, comportement et pensées.

vie intérieure

La « relation » est représentée par une personne sur le dessin. Elle évolue toujours dans le temps, étant plus ou moins bonne et agréable, comme celle entre Liz Taylor et Richard Burton et finissant toujours, par la mort de la relation ou d’un des deux protagonistes. En identifiant le stimuli, ce que vous observez dans vos relations et qui vous fait réagir, vous ferez la différence entre observation et croyance. Vous avancerez alors sur le chemin du non-jugement, de la bienveillance avec autrui. Comme le dit Krishnamurti :

Observer sans évaluer est la plus haute forme de l’intelligence humaine.

En fonction des « entrées » et des « sorties », il existe donc quatre processus possibles, en fonction de la nature de l’événement stimulus, interne ou externe, et de l’existence d’un événement résultat.

  • Quand vous vous réveillez le matin, pensez à votre journée et restez au lit, votre pensée n’a débouché sur aucun résultat palpable.
  • Quand vous répondez à une question que l’on vous pose, l’événement stimulus, la question, débouche sur un résultat, même si vous dites « Hein ? »
  • Vous pouvez ne pas réagir quand quelqu’un vous demande « ça va ? »
  • Enfin, vous pouvez agir suite à une pensée telle que « il est midi, il faut que je me lève ».

Explorons en premier lieu ce stimulus, l’événement présent ou passé. Nous nous occuperons des visions, des événements prévus dans votre tête, plus tard.

Les événements sont stimuli, résultats ou traumatisants

L’événement stimulus est souvent ce qu’une personne a dit ou fait, pas dit ou pas fait. Dans le dernier cas, c’est plus un non-événement qu’un événement, tout comme le non-anniversaire du lapin d’Alice au pays des merveilles. Ce peut aussi être un « cas de force majeur » où personne n’est responsable, la faute à « pas de chance ». Il sont traumatisants si votre corps réagit négativement à son évocation.

Sensations et comportements

Notre réponse au stimulus comprend les sensations corporelles et notre comportement. A moins que vous ne soyez toujours zen, votre corps vous envoie des signaux pour que vous réagissiez rapidement.

  • La sensation corporelle vous signale que quelque chose se passe qui est important pour vous. Elle peut être presque uniquement physique, comme la faim ou la soif ou plus psychologique, comme la colère ou la joie. Dans tous les cas, il se passe quelque chose dans votre corps, votre cœur bat plus vite, votre pouls s’accélère, vos hormones entrent en action…
  • Le comportement décrit la manière dont vous réagissez. Si l’on agite un chiffon rouge devant vous ou une tâche sur la moquette, quelle est votre réaction ? Ces « schémas comportementaux » sont orientés vie, quand vous vous faites du bien ou plutôt morbides dans le cas d’addictions, si vous fumez, vous droguez, avez des TOC ou faites des tentatives de suicide. Ils reflètent quelquefois un scénario de vie.

Avec le temps et la psythérapie, vous acceptez de plus en plus que ces sensations font partie de la vie et passent plus ou moins rapidement. C’est le cas des émotions primaires, qui sont orientées action et qui durent peu de temps. Si elles durent, méfiez-vous en…

Besoins, croyances et visions

Votre mémoire, votre référentiel interne est ce qui se passe dans votre tête, ce que vous avez retenu de votre vie passée, de vos traumatismes, cicatrisés ou non ou des événements que vous avez appréciés. Ces événements influent sur votre comportement et vos émotions, plus ou moins malgré vous. Explorons trois concepts de ce référentiel :

  • Les besoins vous motivent dans la vie et leur hiérarchie évolue dans le temps. Au début, les besoins de sécurité, d’espérer, de faire confiance, de paix, sont les plus importants. Puis viennent d’autres besoins, de valorisation, d’autonomie, d’apprentissage, de grandir et, enfin, de contribuer au bien-être d’autrui.
  • Les croyances sont un « condensé » des événements que vous avez vécus, comme des lunettes déformant quelquefois la réalité. Si, enfant, vous avez vécu la guerre , vous aurez tendance à vous sentir en insécurité, à croire « je suis en danger ». D’autres événements peuvent se résumer dans votre tête par « je suis nul », sauf, évidemment, si vous vous trouvez beau et que vous le valez « bien ».
  • Les qualités reflètent une image interne de vous-même, qui vous vous imaginez être dans le présent et dans l’avenir. Comme le disait Martin Luther King :

I have a dream today.

La manière dont vous réagissez indique à quelle étape du chemin vous vous situez. Si, suite à un événement, vous faites appel à vos croyances négatives et vous vous critiquez, vous avez encore du chemin à faire. Si vous êtes orientés action et à votre vision de l’avenir en faisant appel à vos besoins, vous avez avancé. Comment optimiser cette manière de réagir, pour qu’elle soit la plus adaptée au stimulus et à vos possibilités ? En choisissant une thérapie adaptée.

Quelle thérapie pour quel concept ?

Les traumatismes sont souvent à l’origine de ces croyances et des besoins. Ils peuvent être personnels ou  transgénérationnels, quand vous voulez inconsciemment rappeler une personne du système familial. Les méthodes les plus indiquées pour soigner vos traumas sont :

Différentes méthodes vous aident à pour prendre conscience de vos réactions :

Sinon, vous pouvez toujours utiliser différentes méthodes pour vous aider à vous différencier de vos émotions. Ces méthodes vous aident mais ne vous soignent qu’exceptionnellement. En voici quelques-unes parmi toutes celles appelées couramment « développement personnel ».

  • L’EFT utilise des tapotements sur des points d’acupuncture et des phrases bienveillantes.
  • La méditation porte votre attention sur votre respiration.
  • Le Focusing vous aide à entamer un dialogue avec vous-même.

Voici un schéma récapitulatif liant concepts et méthodes :

concept3

Revoyez les différentes étapes pour affiner votre choix psythérapeutique.

Sixétapes

TCC signifie Thérapie Comportementale et Cognitive et CBV Communication BienVeillante.

En conclusion, soignez votre comportement

Chaque jour nous donne l’occasion d’observer la manière dont nous réagissons à des stimuli, notre schéma comportemental. Restez conscient de vos pensées, vos croyances, vos besoins et vos visions. Soignez-les pour réagir de plus en plus « sainement ». Si vous n’y arrivez pas, cicatrisez vos traumas. Dans tous les cas, visez la thérapie brève la plus adaptée.

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Un an de jeûne intermittent

Cela fait un an que je jeûne un jour par semaine, le mardi. C’est ce que prescrit la médecine ayurvédique que pratiquait Gandhi.GandhiQuelles étaient mes motivations de départ, comment cela s’est-il passé et quel a été le résultat ?

Mes motivations de départ

J’avais l’impression de ne pas respecter mon corps entre 2 jeûnes d’une semaine environ et une personne sur le forum de jeûne et santé avait signalé qu’il s’était débarrassé de ses acouphènes en jeûnant une fois par semaine pendant 3 ans. Comme j’ai des acouphènes depuis plus de 20 ans, j’ai voulu essayer. J’ai choisi le mardi, car je préfère éviter le week-end et j’aime bien aller au marché le mercredi.

De plus en plus d’articles circulent sur Internet vantant le jeûne intermittent, celui-ci pouvant varier de 18 à 36 heures si vous sautez 2 ou 3 repas pendant une journée. Une journée complète m’a paru le plus simple.

Comment cela s’est passé ?

Voici les points qui me paraissent importants…

  • Mon poids n’est pas descendu dramatiquement, de quelques kilos seulement et, d’une manière générale, je récupère pendant la semaine celui que j’ai perdu dans la journée de jeûne (environ 800 grammes). De jeûner me permet surtout de récupérer un poids « normal » après des week-ends « chargés ». J’ai essayé de calculer les proportions d’eau, de muscles ou de graisses que j’ai perdues avec plusieurs balances sophistiquées. Les résultats sont aberrants et diffèrent. Je ne m’y fie plus.
  • J’ai jeûné une semaine entière quand j’ai eu l’impression d’en avoir envie, précédé d’un nettoyage du foie selon la méthode d’Hulda Clark et cela m’a fait un très grand bien.
  • J’ai continué à visualiser des cours de cuisine que j’ai acheté sur Internet, à l’atelier des chefs. Je peux ainsi apprendre de nouvelles recettes et planifier mes achats du lendemain, pickles, salade grecque en brunoise… Un régal.

Pour quels résultats ?

Les bienfaits sur mon corps et sur mon esprit

Mon corps et mon esprit en ont largement profité :

  • Je n’ai jamais vraiment eu faim et je me sens beaucoup mieux dans mon corps. Je continue à faire du vélo et à courir de temps en temps. J’ai l’impression d’être moins essoufflé le jour du jeûne, d’avoir nettoyé mes poumons alors que j’ai fumé.
  • Au début, mes pensées étaient accaparées par le jeûne. Il m’arrivait même de rêver la nuit que j’avais mangé. Paradoxalement, cette fixation permet de lâcher prise sur le reste. De quoi ai-je réellement besoin si je peux me passer de manger ? Maintenant, j’ai beaucoup moins de pensées obsédantes et je peux regarder des cours de cuisine en me réjouissant à l’avance de les cuisiner et de les savourer.
  • Je garde cette journée comme une journée « à moi ». Je préfère refuser les invitations, ne rien faire et profiter du beau temps pour sortir à l’heure du déjeuner quand c’est possible.
  • Je ressens vraiment les bienfaits le jour de la reprise. Je vais au marché le matin et je « revis ». Je considère même les autres jours de la semaine comme un luxe où je peux manger « normalement » et profiter de ces plaisirs.

Je me sens mieux dans mon corps chaque semaine et cela me rassure de prendre ainsi soin de ma santé, effet placebo ou non.

En conclusion

J’ai vraiment du plaisir à remanger le lendemain et je continue en me donnant la possibilité d’arrêter, pour ne pas le vivre comme une privation. J’ai toujours mes acouphènes et je me demande quelle serait la prochaine étape ? La cure de Breuss dure 42 jours et je ne sais si je pourrais la faire. Je préfère continuer mon jeûne intermittent pendant plusieurs années, tout en jeûnant une semaine quand l’envie se présente.

Pour aller plus loin

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Vivez-vous à un sommet du triangle dramatique ?

Poursuivant mon investigation sur le triangle de Karpman, qui pose à chacun de ses sommets un rôle de Victime, de Persécuteur et de Sauveur, j’ai voulu savoir s’il était possible d’effectuer un auto-diagnostic.

triangleVoici donc quelques pistes de réflexions et des questions pour vous aider à vous situer sur ce triangle, si tel est votre destin.

Retour sur le triangle dramatique

Les trois jouent un jeu enfantin, évitant l’intimité et la prise de responsabilité. Ces joueurs professionnels possèdent deux caractéristiques : leur niveau d’énergie et la chaleur de leur émotion…

Le niveau d’énergie

La victime est basse en énergie, le persécuteur est haut et le sauveur se place entre les deux ; c’est pour cela que j’ai dessiné un triangle penché…

  • La Victime est en manque d’énergie et aura tendance à rester passive, à répondre « je ne sais pas » aux questions qui la concernent ou à se plaindre de sa vie. Elle sera plutôt souffrante ou fatiguée ; son corps est en retrait.
  • Le Persécuteur est en « trop plein » d’énergie, et aura tendance à être actif, à poser des questions, car « qui questionne dirige ». Son corps est plutôt tendu, penché en avant.
  • Le Sauveur oscille entre les 2, il est en position basse avec la victime, en position haute avec le « responsable » des émotions de la Victime qu’il veut sauver.

Attention, la Victime, Persécuteur déguisé, manifeste souvent une colère froide à l’encontre de son Persécuteur qui ne s’occupe pas d’elle sans qu’elle ait à lui demander. Voici un dessin de la température de certaines zones du corps en fonction d’émotions plus ou moins reconnues (telle que la dépression, l’amour ou la honte). Comme vous pouvez le constater, la colère est plutôt chaude et la tristesse froide, bien qu’il existe une zone rouge dans le coeur, tout comme dans la peur.chaleur des émotionsLa Victime cache sa colère sous une apparente froideur. Ces jeux prennent souvent leur source dans l’enfance, dans la relation avec les parents ou dans une intrication systémique. Un enfant sera en rébellion contre son parent Persécuteur, en Sauveur de son parent Victime ou en Victime pour attirer un parent Sauveur.

Un jeu presque universel

Ce jeu se retrouve souvent en dynamique de groupe et sur les réseaux sociaux. Quand, par exemple, une Victime « émotionnée » se plaint sur un forum d’un de ses Persécuteurs, thérapeute ou « pervers narcissique » et si quelqu’un de « rationnel » lui propose d’exprimer une demande claire et personnelle, un Sauveur connecté viendra sûrement reprocher un manque d’empathie envers la Victime, voyant un Persécuteur sans-cœur, en faisant appel à sa « bonne conscience », à l’éthique, la morale ou la déontologie. Voici la dernière en date, vécue personnellement, suite à une de mes propositions à une internaute de clarifier sa demande. Le Sauveur m’a répondu…

« Dire à une personne victime qu’elle n’a qu’à formuler une demande pour sortir de son jeu ne répond pas à un besoin de discernement, de conscience, de tact, de délicatesse. »

Ces joueurs pensent que les émotions sont provoquées par autrui et ils n’osent pas communiquer et n’ont pas appris à demander clairement :

– Ils rendent autrui responsable de leur peur dans le cas du Sauveur, de leur tristesse dans le cas de la Victime ou de leur colère dans le cas du Persécuteur. Ils ont du mal à supporter leurs émotions et à exprimer une demande claire et posée.

– Le sauveur pense aussi être responsable des émotions d’autrui et a du mal à vivre aux côtés d’une Victime sans intervenir dans l’urgence. Il prend souvent sa place, ne lui demandant pas si elle veut être « sauvée » et en profite pour persécuter le Persécuteur, comme dans notre exemple. En réalité, il ne respecte aucun des deux.

Vivez-vous dangereusement au sommet d’un triangle ? Vous allez le découvrir en explorant vos traumatismes passés, vos croyances et la satisfaction de vos besoins actuels.

Comment réagissiez-vous aux événements passés ?

Avez-vous vécu contrainte et frustration ?

Il existe 2 types de traumatismes, la contrainte et la frustration :

  • Dans la contrainte, vous êtes « obligé » de faire ce que vous n’avez pas envie de faire. La violence est souvent présente dans la contrainte surtout quand elle est physique, que vous soyez menacé, violenté, jeté en prison ou en pension sans votre accord. Le besoin manquant est un besoin de liberté ou de respect mutuel. Lors d’un événement naturel tel que explosion, accident ou tsunami, vous vivez aussi un événement que vous n’avez pas envie forcément de vivre.
  • Dans la frustration, vous ne vivez pas un événement que vous aimeriez vivre. Vous voulez être riche et ne l’êtes pas, rester avec quelqu’un qui rompt la relation par volonté ou par accident, mortel ou non. Le besoin manquant est de faire le deuil et célébrer la vie, de légèreté ou de vivre une certaine sagesse.

Votre choix de réaction est beaucoup plus restreint dans le cas de la contrainte, surtout si vous êtes jeune et dépendant d’autrui, de vos parents ou d’une autorité morale ou physique, comme dans Sysiphe, qu’il faut imaginer heureux alors qu’il ne l’est pas.

Comment avez-vous réagi ? Passivement ou activement ?

Faites la différence entre ces 2 types de traumas et notez si votre comportement a changé avec l’âge ou la « maturité ».

  • Sous la contrainte, vous pouvez être balloté entre rébellion et soumission. Dans le premier cas, vous faites preuve d’énergie, dans le deuxième, vous avez peur ou vous ne savez pas exprimer votre état et votre besoin.
  • Dans la frustration, vous pouvez sagement faire le deuil de l’évènement que vous auriez voulu vivre au lieu de reprocher à votre « fournisseur » d’émotion de vous abandonner, de ne pas s’occuper de vous. Dans la dynamique de Victime, vous préférez rester en colère contre lui pour vous sentir innocent et « irresponsable » de vos émotions.

Les pensées les plus fréquentes associées à ces traumas sont « je ne peux pas le supporter », « je suis impuissant » ou « je ne peux pas être en paix ». Nous les associerons à des besoins.

Prenez le temps pour visualiser votre passé

Pour identifier votre dynamique, faites une ligne du temps et visualisez vos événements traumatisants, cicatrisés ou non, ou reprenez votre liste de traumas. Puis analysons-les en Contrainte et Frustration ; Vous pouvez mettre des niveaux de détresse pour vérifier si ces traumas sont cicatrisés… Voici la mienne :

Ligne du temps2

  1. Naissance et séjour à l’hôpital (C).
  2. Mort de mon père à 5 ans (F).
  3. Internat militaire à 7 ans (C).
  4. 1ère période de chômage (F).
  5. Divorce (F)
  6. Séparation amoureuse (F)
  7. Autre séparation amoureuse (F)
  8. Projet de changement social inabouti (F)

Posons-nous maintenant quelques questions après avoir classé ces traumatismes. Les émotions qui durent ne sont pas primaires et orientées action. Comment avez-vous réagi au fait de ne pas avoir ce que vous voudriez vivre ? Voici quelques questions pour vous aider :

  • Êtes-vous apaisé quand vous y pensez ?
  • Avez-vous osé exprimer ce que vous viviez ?
  • Avez-vous fait quelque chose ? Demandé de l’aide clairement ?
  • Vous sentez-vous responsable de la manière dont vous avez réagi ?

Si vous avez répondu plusieurs « non » à ces 4 questions, il est probable que vous étiez dans une dynamique de victime ou de persécuteur, votre niveau d’énergie vous différenciant. Voici maintenant 3 questions pour identifier votre jeu. Quand vous y pensez :

  • Quelle est votre émotion ? La victime est plutôt triste, cachant souvent dans une colère froide, une vengeance déguisée. Le Persécuteur est en colère, le Sauveur est dans une Compulsion d’aider.
  • Quel est votre niveau d’énergie ? Haut ou bas ? Avez-vous vécu la rébellion ou la soumission ? La Victime est en énergie basse, le Persécuteur et le Sauveur en énergie haute.
  • Quelle est votre pensée aujourd’hui ? Les trois ne peuvent supporter la situation. La Victime va se sentir impuissante, le Persécuteur ne pourra être en paix, tout comme le sauveur qui se sent obligé d’intervenir.

Si vous êtes Sauveur, vous pouvez tout vivre à la fois, en énergie basse en pensant à la Victime, en énergie haute en pensant au Persécuteur qui a fait tant de mal à la Victime. En réalité, vous avez peur de ne pas aller bien quand quelqu’un va mal, vous ne soignez pas votre besoin d’amour de soi, et vivez une compulsion d’aider autrui pour vous soulager.

Pour ma part, je réagissais à la contrainte par la rébellion, en colère contre ma mère qui m’avait mis en pension sans me demander mon avis. J’étais en énergie haute et n’étais pas en paix. Aujourd’hui, je suis toujours aussi chatouilleux sur le sujet. Il suffit de me donner une contrainte pour que mon envie disparaisse. Ce fut le cas avec la CNV. De savoir qu’il « fallait » suivre 50 jours de formation pour être instructeur m’a enlevé l’envie de suite. J’étais plus dans la dynamique de persécuteur, identifié à un persécuteur de mon système familial, la personne responsable de la mort de mon père.

A mes dernières frustrations, vivant une « nuit noire de l’âme », j’ai réagi en faisant des pauses, afin d’accepter de lâcher prise, de prendre conscience que j’étais dépendant de ce dont je n’avais pas besoin. J’ai célébré mon besoin d’apprendre.

Aujourd’hui, je suis apaisé, j’ose exprimer ce que je vis, je demande de l’aide et je me sens totalement responsable de la manière dont je réagis. La communication bienveillante m’aide beaucoup. J’espère être sorti de ces réactions en faisant des pauses quand je suis stimulé par des Joueurs psychologiques.

Quels sont vos besoins d’aujourd’hui ?

Célébrons nos besoins, satisfaits ou non, révélés lors de ces interactions.

Quels sont les besoins importants de cette dynamique ?

Les besoins diffèrent en fonction du type de traumatisme. Dans la contrainte, vous avez surtout besoin de respect mutuel, d’amour et d’autonomie. Dans la frustration, vous avez besoin d’être en paix, de vous centrer et de continuer à vous aimer, de célébrer la vie et de faire le deuil de ce que vous auriez voulu avoir même si vous ne vivez pas ce que vous aimeriez vivre, ce que certains appellent le lâcher prise. C’est ainsi que s’opère le changement, de prendre en compte la réalité au lieu de rester dans vos rêves ou vos illusions. Explorons ces 3 besoins : l’autonomie, l’amour de soi et la célébration de la vie.

Liberté et autonomie

Comment jugez-vous la satisfaction de vos besoins de liberté et d’autonomie ? Pensez-vous avoir votre liberté de choix ou vous sentez-vous impuissant dans votre vie ? Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin d’autonomie ? A 0, pas du tout autonome, à 100, autonome et libre de vos choix. Si vous ne vous sentez pas autonome, vous pouvez être dans une dynamique de Victime.

Amour de soi et appartenance

Ces besoins évoluent fortement et peuvent paraître contradictoires. L’appartenance est un besoin plutôt enfantin. Plus vous avancez dans la vie, plus vous êtes seul et heureux de vivre en votre compagnie. Plus vous vous aimez, moins vous avez besoin de vous sentir innocent en appartenant à une communauté dans laquelle vous aurez « bonne conscience » en respectant ses règles.

Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin d’amour de soi ? A 0, pas du tout en paix, à 100, centré et en paix avec la vie, la célébrant souvent. Si vous ne vous aimez pas du tout, vous pouvez être Sauveur, si vous ne pensez pas appartenir, vous pouvez être Victime.

Deuil et célébration

Pensez-vous être en paix avec votre passé ? Certains stimuli vous font-ils toujours réagir aujourd’hui ? Vous sentez-vous lié à des personnes en particulier ? Votre bonheur dépend-il d’autrui ? De votre conjoint ? De vos enfants ? Avez-vous du mal à vous sentir en vie quand des personnes vont mal à vos côtés ? Ce besoin est intimement lié à la frustration, à faire le deuil de ce que vous auriez voulu avoir et que vous n’avez pas.

Sur une échelle de 0 à 100 %, où placez-vous la satisfaction de votre besoin de célébrer la vie ? A 0, pas du tout en paix, à 100, centré et en paix avec la vie, la célébrant souvent.

Avez-vous changé ?

Enfant, nous n’avons pas toujours le choix de ce que nous vivons, dépendant d’autrui pour vivre. Adulte, c’est différent. Avez-vous évolué dans votre réaction à la contrainte et à la frustration ?

Une rosace de diagnostic

Voici une rosace de triangle, reprenant les besoins et les émotions vécues :

triangle rosace2 Les besoins  de paix, d’autonomie et de célébrer la vie d’une personne « adulte » sont satisfaits, ceux d’un joueur professionnel ne le sont pas, pensant que la solution vient d’autrui.

Les sentiments d’une personne équilibrée émotionnellement sont la joie procurée par la satisfaction de ses besoins d’autonomie, de célébration et de faire le deuil, que la tristesse de la victime dépendante, de la colère du persécuteur qui n’est pas en paix ou de la peur du sauveur compulsif qui ne s’aime pas. De plus, les sentiments primaires ne durent pas, ceux des Joueurs psychologiques durent et se répètent régulièrement, comme dans un jeu…

Où vous situez-vous ?

Pour aller plus loin

Un petit livre de Christel Petitcollin qui vient de sortir chez Jouvence et que j’adore : Petit cahier d’exercices pour sortir du jeu : victime, bourreau, sauveur. Il vous montre les parades aux différents jeux.

Sur l’analyse transactionnelle et les jeux psychologiques :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Les émotions cachées du triangle dramatique

Au dernier stade de la psythérapie, vous êtes confronté aux émotions et aux scénarios d’autrui. Ceux-ci se déclinent souvent en mode victime, persécuteur et sauveur. Comment réagir et que dire dans ces cas-là ?

energie

Il est important, dans un premier temps, de sentir l’énergie de la personne, pour percevoir son jeu et son émotion cachée. Dans un deuxième temps, je déclinerais quelques stratégies « émotionnelles » que j’explore petit à petit afin de tester leur efficacité.

Quel est son niveau d’énergie ?

Il est plus judicieux de sentir l’énergie de la personne plutôt que de juger le scénario apparent. Dans le jeu de « la scène », la  personne en colère se pose en « victime ». Suivez donc l’énergie dans un premier temps.

Les émotions apparentes

Quelle énergie dégage la personne ? Vous pompe-t-elle votre énergie ? En déborde-t-elle ? Fait-elle les deux à la fois ? Où se situe-t-elle sur l’image suivante ?

VSP

  • Si elle est plutôt triste, elle est en mode victime.
  • Si elle est en colère, elle est en mode persécuteur.
  • Si elle est entre les deux, elle est en mode sauveur, triste pour la victime et en colère contre vous.

Et ces émotions ne sont pas primaires, elles en cachent d’autres….

Les émotions cachées

Dans un jeu, la personne joue et son émotion est dite secondaire ou racket, cachant une émotion sous-jacente. Voici les émotions cachées la plupart du temps pour nos joueurs patentés…

  • La personne en colère cache sa souffrance qui vient d’un besoin d’amour.
  • La personne triste cache sa colère et veut se venger de quelqu’un.
  • Le sauveur cache sa peur de ne pas supporter la souffrance d’autrui.

Comme le dit Bert Hellinger, le pire des persécuteurs est la victime qui est un « vampire émotionnel ».

Ajuster l’énergie de la personne

Voici quelques stratégies possibles que je teste en groupe de pratique ou en réel.

Baisser l’énergie du persécuteur

Il est essentiel de baisser l’énergie d’une personne en colère. Vous pouvez lui dire…

Je veux bien en parler avec toi quand tu seras plus calme.

Monter l’énergie de la victime

Vous pouvez lui montrer sa colère cachée en lui disant :

Tu es encore un peu en colère…

Notez le « un peu » sinon la victime dira sûrement non….

Le mystère du sauveur

C’est le plus difficile à mon avis, car il vit les 3 émotions à la fois. Dans un premier temps, vous pouvez lui dire….

Tu aurais fait différemment ?

Je cherche d’autres pistes que je n’ai pas encore testées, du genre « Tu as encore peur pour elle ? » ou « Tu es toujours en colère contre moi ? » Si vous avez des suggestions, je suis preneur.

Pour aller plus loin

Un petit livre de Christel Petitcollin qui vient de sortir chez Jouvence et que j’adore : Petit cahier d’exercices pour sortir du jeu : victime, bourreau, sauveur. Il vous montre les parades aux différents jeux.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

 

Comment trouver un besoin supérieur à l’intention positive d’une addiction

Dans le protocole que j’ai inventé pour traiter les addictions, la première phase est de trouver un besoin supérieur à l’intention positive du comportement.Une échelle de valeursJe connais 2 chemins pour y arriver. Je voudrais donner ici quelques exemples après avoir éclairci le concept de hiérarchie ou d’échelle des besoins.

L’échelle des besoins

A l’intérieur de chacun existe une échelle des besoins, nommée « heterarchie » par Steve Andreas, car cette hiérarchie peut changer en fonction du temps.

Dans le cas d’une addiction nous avons 2 besoins apparents, celui qui nous pousse à continuer, l’intention positive du comportement et celui qui fait que l’on aimerait arrêter. Ce dernier besoin est « inférieur » à l’intention positive, ce qui fait que l’addiction est toujours présente, bien malgré nous…. Intéressons-nous à celle qui nous fait réagir dans l’urgence.

Le besoin couvert par l’addiction

Un comportement, quel qu’il soit, a toujours une intention positive. Voici quelques exemples liés à des addictions courantes :

  • Fumer permet de calmer sa colère.
  • Boire permet de partager de bons moments et de noyer son chagrin.
  • Manger permet de se faire plaisir.
  • Manger et vomir permet d’être en paix avec ses 2 parents.
  • Faire un geste répétitif permet de s’apaiser, de se rassurer.

L’objectif d’une addiction est souvent de se sentir en paix, le geste physique calmant ce qui se passe dans la tête. Malheureusement, ce comportement est souvent nuisible à la santé à long terme. Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ? Parce que le besoin couvert par l’addiction est supérieur à la motivation d’arrêter, qui entraîne un conflit interne.

La résolution du conflit interne

Ce conflit vient du fait que le besoin couvert par l’envie d’arrêter (être en bonne santé, se sentir libre, avoir du temps pour soi, économiser de l’argent) est « inférieur » au besoin couvert par l’addiction. Comment résoudre ce conflit ? En trouvant un (super) besoin supérieur au plus élevé des deux, à l’intention positive du comportement, en montant sur l’échelle.

Comment trouver ce super besoin ?

Voici 2 pistes pour trouver ce super besoin et une technique pour valider votre choix :

As-tu, un jour ?

Voici la question, posée par Robert Dilts, que vous pouvez lire plusieurs fois pour bien la comprendre :

As-tu, un jour, accepté de faire quelque chose alors que ton besoin de X n’était pas satisfait ?

En reprenant les exemples précédents, voici les questions correspondantes :

  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu n’étais pas en paix ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que cela ne te faisait pas plaisir ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu ne te sentais pas en sécurité ?
  • As-tu un jour accepté de faire quelque chose en renonçant à ton besoin de partage ?

Les situations trouvées sont diverses. C’est souvent lors d’un passage d’examen difficile, pour faire plaisir aux parents, pour donner du sens à sa vie, ou quand vous faites quelque chose pour autrui, aller voir vos parents alors que cela ne vous enchante pas, se lever la nuit pour vos enfants alors que vous n’êtes pas en paix…. Trouvez alors le besoin couvert par cette action. En voici quelques-uns :

  • Contribuer au bien-être d’autrui.
  • Donner du sens à sa vie.
  • Se faire confiance.
  • Reconnaissance.
  • Se sentir en vie.
  • S’aimer comme l’on est.

Il est quelquefois possible de trouver un besoin encore supérieur, de continuer à grimper sur l’échelle. Cette méthode n’est pas la seule, en voici une deuxième.

Une deuxième méthode pour connaître son échelle des besoins

Cette technique provient de la PNL et fait partie du protocole Transformation essentielle cité en bibliographie. Rentrez dans la sensation physique d’un besoin et posez-vous la question « Y a-t-il quelque chose de plus important ? » Pour ceux qui dialoguent facilement avec eux-même, cette technique est plus rapide. Voici quelques exemples :

  • Y a-t-il quelque chose de plus important que la sécurité émotionnelle ? Me sentir en paix.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que le plaisir ? Me sentir bien dans mon corps.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que me sentir en vie ? Être en paix avec ma vie.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que partager ? Être bien avec moi.
  • Y a-t-il quelque chose de plus important que être en paix ? Être en paix avec ma vie.

Quand un même besoin revient souvent, il est probable qu’il soit primordial pour vous.

Quand vous hésitez entre 2 besoins

Si vous hésitez pour savoir quel est le plus important, imaginez une planète où tout le monde remplit un des deux besoins et choisissez sur laquelle vous aimeriez vivre.

  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde échange ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde se sent en sécurité ou tout le monde s’aime ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde partage ou tout le monde est en paix ?
  •  Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde contribue au besoin d’autrui ?

Vous pouvez ainsi affiner la place des barreaux de votre échelle.

Pour aller plus loin

Quelques livres :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.