Ce qu’il faut éviter « En thérapie » suite 4/7

Je me suis amusé à analyser la série d’Arte En thérapie.

Voici les premiers dialogues des épisodes 16 à 20 et ce que l’on peut en déduire.

Notre psy Calimero est toujours aussi fuyant face à ses clients, sauf avec Camille. Il ne sait toujours pas exprimer ses besoins, formuler ses demandes clairement. Il préfère poser des questions et juger plutôt qu’observer et recentrer ses clients sur leur demande. Esther, la veuve de son mentor, est son seul espoir mais il ne le reconnait pas.

Épisode 16 : le lapin pris dans les phares

Ariane et Adel s’embrassent et se déshabillent dans la salle d’attente du psy. Il l’allonge sur le divan qui craque sous leur poids.

Plus tard, Ariane : en fait, vous ne suivez rien.

Le psy : oui ? Le restau ?

Ariane : oui, parce que le restau, c’était sa parade nuptiale. Parce que, vous savez, Adel, c’est le genre de mec qui cherche à épater. J’ai vite compris qu’il l’avait choisi sur Internet parce qu’il devait certainement être bien noté. Parce que vu la tête qu’il a faite en recevant le menu italien. Mais sa maladresse était touchante.

Le psy : sa maladresse ?

Ariane : oui, tous les efforts qu’il faisait pour être à la hauteur, vous savez, toute cette énergie déployée… Vous trouvez que je suis si intimidante que ça ? … Pourquoi les hommes ont-ils besoin de nous faire croire, de se faire passer pour un autre pour nous séduire ? …. C’est à ses silences que j’ai su.

Le psy : que j’ai avez su quoi ?

Ariane : que j’allai coucher avec lui. Je continue ?

Le psy : oui, oui.

Ariane : il a payé… Une porte s’est ouverte.

Le psy : une issue à cette situation ?

Ariane : non, la porte d’un immeuble qui s’est ouverte.

Comme d’habitude, notre psy de service se laisse balader et pose des questions sur le passé. Il est incapable de se recentrer. Comme le dit Bert Hellinger, il se laisse hypnotiser comme un lapin pris dans les phares d’une voiture.

Épisode 17 : l’argent du psy

Adel sonne et le psy ouvre : désolé, je suis en avance. J’étais en bas, je me suis dit qu’on pouvait commencer maintenant.

Le psy : oui, on peut.

Adel : ne vous en faites pas, je vais vous payer pour le temps supplémentaire.

Le psy : mais non.

Adel : si, si. J’insiste, il n’y a pas de raison. Si vous prenez 10 mn en avance, ça fait quoi 60 dollars ? 10 euros, c’est ça ?

Le psy : ce n’est pas nécessaire Mr Chiba.

Adel : ce n’est pas parce qu’on est des XXX aux archives qu’on doit être des profiteurs. J’ai ça pour vous de la part d’Ariane. Je crois que c’est un chèque. En même temps, je me disais, ça vous fait un sacré pactole. Vous avez fait de longues études, c’est normal. Il y en a qui payent plus que moi ?

Le psy : certains oui.

Adel : donc en moyenne vous vous faites dans les 70 de l’heure ? Plus ?

Le psy : je vous ai dit que mes tarifs n’étaient pas fixes.

Adel : OK. Disons 80 en moyenne. Vous avez combien de patients par jour en gros ? 8, 10 ? ça fait 800 fois 5. J’imagine que vous ne travaillez pas le week end. 4 000, 16 000 par mois.

Le psy : vous comptez mieux que moi.

Adel : vous avez des frais professionnels, taxe professionnelle, avec les impôts qui doivent vous prendre la moitié. ça se nourrit sur le dos de la bête quand même. Il nous reste 8000 minimum par mois. C’est pas rien. Elle est belle l’histoire. Le quartier est cher quand même.

Le psy : le quartier a beaucoup changé. Il s’est gentrifié. On l’a acheté il y a plus de 20 ans, c’était très différent.

Adel : en plus vous êtes propriétaire ?

Aborder le thème de l’argent est intéressant, surtout que notre psy est psychiatre, n’a pas l’air de faire des feuilles de sécu et qu’il accepte les chèques. Son tarif est plutôt bas pour cette prestation. Le calcul d’Adel est faux car il y a les retenues sociales et les impôts sur le revenu. Un psychiatre secteur 1 a une consultation à 55 euros. Ils sont plutôt à plus de 100 euros de l’heure. J’en connais qui facturent 150 euros la séance d’EMDR.

Par contre, il se fait balader et devrait demander à Adel s’il a des problèmes d’argent. Ce sujet est souvent révélateur de la relation que la personne entretient avec la vie… et sa maman. Adel en parlera spontanément après. Il pourrait aussi expliciter sa position par rapport à l’argent, sa grille de tarif, faire preuve de transparence.

Épisode 18 : le psy s’inquiète pour sa fille

Camille, déplâtrée : brrrr, vous ne trouvez pas ?

Le psy : bonjour Camille.

Camille : je vous préviens, je n’ai pas dormi de la nuit.

Le psy : vous êtes sortie hier ?

Camille : une soirée de fou, je n’ai jamais été aussi de ma vie. Je ne voulais pas rater le rendez-vous. C’est pour ça que je n’ai pas dormi. Il y a un mec qui m’a tenu compagnie jusqu’à la fin. Un des joueurs de l’équipe de waterpolo, hyper beau. Elle s’allonge sur le divan en disant « je suis morte ».

Aie, aie aie, on dirait que Camille commence à prendre la main.

Camille : si je m’endors, vous me réveillez ?

Le psy : promis.

Camille : c’est un peu de votre faute si je n’ai pas dormi.

Le psy : vous ne vouliez pas rater notre séance ? C’est plutôt positif.

Camille : je veux dire. C’est à cause de vous que je ne suis pas rentrée chez moi.

Le psy : pourquoi vous ne vouliez pas rentrer chez vous ?

Camille : parce que vous avez parlé à ma mère dans mon dos.

Le psy : si je l’ai fait, c’est que je voulais son accord pour prolonger nos séances.

Camille : oui, c’est ça. Vous ne lui avez pas dit que j’allais essayer de me suicider peut-être.

Le psy : évidemment non.

Camille : alors comment expliquer que depuis votre coup de fil, elle est complètement flippée ? Je ne peux pas faire un pas sans qu’elle s’inquiète.

Le psy : elle s’inquiète beaucoup pour vous, c’est normal.

Le cave se rebiffe et Camille n’accepte plus que le psy décide pour elle. Le psy reprend ses travers de poser des questions ou de philosopher, très maladroitement. Si la mère s’inquiète pour sa fille, il devrait s’occuper de la mère et regarder le film Oui, mais, autrement plus instructif. Donc, il s’inquiète sûrement pour sa propre fille.

Épisode 19 : le psy s’inquiète pour son fils et le questionne

Léonora à Damien : tu as du feu ? Je ne trouve pas mon briquet.

Damien : on se parle maintenant ?

Le psy vient les chercher dans la salle d’attente : bonjour. Installez-vous j’arrive dans une minute.

Visiblement, le dialogue n’est pas renoué entre eux.

Le fils du psy, visiblement malade : tu as fini ?

Le psy : non, j’ai encore une séance. Si tu veux, après, on regarde un épisode de Malcol.

Le fils, pas enthousiaste du tout : d’accord.

Le psy : tu n’as pas bu ?

Le fils : non. J’ai faim.

Le psy : ils m’attendent. Lisa ! Elle est où ta soeur ? Elle n’est pas rentrée ?

Le fils : je ne sais pas.

Le psy part chercher des gâteaux et explose le paquet : merde !

Le fils : maman a appelé.

Le psy : hein ? Et qu’est-ce qu’elle a dit ?

Le fils : elle m’a dit de te dire qu’elle va rentrer mardi matin.

Le psy : c’est tout ?

Le fils : oui.

Le psy : il faut que j’y aille. J’en ai pour 40 mn.

Ainsi, le psy a deux enfants…. et ne sait que poser des questions à son fils. Notons au passage son « il faut » signe d’impuissance. Quand il revient vers le couple, il ne dit pas pourquoi il est parti et Damien commence à calculer 80 euros les 40 mn… Ainsi, il est à 120 euros de l’heure…

Épisode 20 : toujours petit face à la grande dame

Le psy, avec une botte de poireau : je suis désolé, je suis passé au marché, je n’avais pas le temps avant.

Esther : pas de problème.

Le psy : ça t’embête pas de mettre ça au frais ? Tu as un frigo ici ?

Esther : oui, il est petit mais il y a de la place.

Le psy : je ne voudrais pas que cela se perde, c’est une langue de bœuf.

Notre psy n’est pas très organisé… Il commence à s’installer chez Esther, du moins dans son réfrigérateur.

Le psy : tu es très élégante ce soir.

Esther : je te remercie, je sors avec des amis.

Le psy : des amis ? Des psys ?

Esther : oui, pas tous. Quand je vais leur raconter que tu m’as apporté une langue de bœuf, je sais qu’ils vont bien me charrier. Dans quelle langue voulait-il te parler ? Veut-il te dire quelque chose avec la langue ? Tu sais ce que c’est.

Le psy : il y en a que je connais ?

Esther : oui, certainement. Évidemment, je blaguais. Même si je racontais ton petit cadeau… tu sais bien que jamais je ne mentionnerais ton nom.

Le psy : il y aura jean pierre Dumont j’imagine ? … Tu sais à qui j’ai pensé l’autre jour ?

Toujours aussi enfant et autant de jugement et de questions. Décidément, il n’est pas près de grandir même avec Esther qui accepte de parler d’elle et de faire preuve d’humour. La suite est plus authentique, grâce à Esther qui lui met les points sur les i. C’est le meilleur jusqu’à maintenant.

En résumé : rien

Le psy a deux enfants pour lesquels il s’inquiète, il ne compte pas ses sous et ne grandit toujours pas, alors qu’on a dépassé la moitié des épisodes. Dans le synopsis décrit sous le résumé de l’épisode 20, il est écrit « qu’il remet en question l’interdit pesant sur une relation sexuelle entre analyste et analysant ». Serait-ce son objectif ? Il est bien pauvre.

Pour aller plus loin

Sur la thérapie

Sur la communication :

Sur la scénographie

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