Comment changer de scénario ?

Cet article fait suite au précédent qui a décortiqué les 3 scénarios retenus : un scénario morbide et 3 scénarios issus du triangle dramatique de Karpmann : victime, sauveur et persécuteur. Un scénario est comme un chemin de vie sur lequel vous avancez et répétez le même comportement.ScénarioDans cet article, j’indiquerai des pistes pour prendre conscience de son scénario, être bien quand votre interlocuteur joue un scénario plus ou moins dramatique et comment l’aider.

Dans un premier temps, nous explorerons la dynamique familiale, souvent à l’origine du scénario. Dans un deuxième temps, nous verrons les besoins à satisfaire face à un joueur et quels besoins vous pouvez l’aider à contacter pour qu’il ait moins envie de jouer.

Les scénarios et les jeux

Pour sortir d’un scénario morbide ou répétitif, deux étapes sont essentielles : accepter de vivre, puis de grandir.

Accepter de vivre et de reprendre goût à la vie

Une personne qui dit « non » en permanence, « oui, mais » ou « non, mais » veut mourir inconsciemment. Quand elle dit non, elle dit non à elle-même et à sa vie. Le cas le plus courant est celui de la femme qui a avorté, qui veut expier, mourir inconsciemment et qui n’en n’a pas conscience. Les autres cas concernent la perte d’un être cher, un enfant, une frère ou une soeur, un ami, un parent, un oncle et toute personne de la famille que l’on veut inconsciemment rejoindre.

La solution consiste à regarder la personne à qui l’on a fait du tort dans le cas d’avortement ou de dénouer l’intrication familiale. Si de la peine est ressentie dans le cas d’avortement ou de la perte de l’être cher, des séances d’EMDR peuvent suffire. Sinon, les constellations familiales selon Bert Hellinger sont indispensables pour dénouer l’intrication.

Puis, une fois que vous avez accepté de savourer la vie, acceptez de grandir, d’être responsable de vos actes et de vos émotions.

Grandir

Les jeux de victime, persécuteur et sauveur sont une manière de se sentir innocent de ses réactions, de rester comme un enfant qui se plaint de ses parents, confondant son interlocuteur avec un de ses parents. Que faire ?

  • Une victime cherche à se venger avec bonne conscience. Quelquefois, elle ne veut pas se sentir redevable et se met en colère en faisant appel à sa bonne conscience en rendant l’autre responsable de son état. La solution consiste à le remercier s’il vous a fait un cadeau, à exprimer clairement votre demande si vous ne voulez pas vous sentir redevable. La plupart du temps, cette colère vient de la relation envers ses parents. Si vous imaginez votre père ou votre mère derrière vous, y a-t-il un des deux avec qui vous ne vous sentez pas en paix ? Si c’est le cas, venez en constellation familiale. Sinon, mettez à jour vos pensées pour les nettoyer et votre intention pour la clarifier quand vous vous sentez victime, accusé, attaqué, blessé, jugé, harcelé, humilié, insulté, maltraité, persécuté, dévalorisé, manipulé, trahi, trompé, négligé ou abandonné par quelqu’un.
  • Un persécuteur est jaloux de sa victime. Il aimerait prendre sa place inconsciemment. C’est ce qui est ressorti d’une constellation familiale sur le sujet. Une personne en colère contre une autre a souvent la pensée « tu n’as pas le droit de…. » Là encore, elle fait appel à sa bonne conscience pour faire le mal. Ainsi, des parents qui n’ont pas réussi à l’école auront tendance à exiger de leur enfant de réussir leurs études et auront du mal à supporter quand ils se distraient et profitent de la vie plutôt que de faire leurs devoirs.
  • Un sauveur a des difficultés à voir sa propre mort. Alors, il préfère voir et se préoccuper de celle des autres. Cette tendance est aussi suicidaire, tout comme celle de la victime. La solution ? Accepter d’être en paix avec sa mort et celle des autres. L’EMDR et les constellations familiales sont efficaces dans les deux cas. Comment être zen face à la souffrance de l’autre demande de la zénitude et d’être profondément connecté avec la vie.

Abordons maintenant le sujet de la personne qui se trouve en face d’un joueur professionnel.

Comment sortir des jeux dramatiques ?

Dans tous les cas, la personne qui joue un jeu psychologique ne cherche pas de solution à long terme. L’objectif est de lui mettre à la conscience son besoin et sa demande. Vous ne pouvez le faire que si vous êtes en paix.

Ne pas jouer

A chaque fois que vous ressentez un malaise face à une personne, pensez que vous êtes peut-être dans un jeu et qu’il est important de clarifier l’objectif. Pour cela, la communication bienveillante est un excellent outil. Quelle émotion vivez-vous ? Quels sont les besoins à satisfaire quand vous êtes en face d’un sommet du triangle ? Vous pouvez tout d’abord formuler clairement votre intention dont voici deux exemples :

  • J’aimerais continuer dans une relation d’adulte à adulte.
  • Serais-tu d’accord d’avoir une discussion qui amène une solution ?

Si vous n’y arrivez pas, ce qui arrive souvent, passez aux besoins.

Respecter ses besoins

Voici quelques besoins importants à contacter en face d’un joueur professionnel :

  • Se sentir léger et bienveillant face à une victime. Une victime rend responsable autrui, quand ce n’est pas vous, de sa souffrance. Il est alors important de contacter votre légèreté, votre énergie intérieure et de vous sentir innocent de son état. Quand elle vous reproche un événement passé, soyez bienveillant avec vous-même et revenez dans le présent.
  • Se sentir en sécurité émotionnelle face à un persécuteur et oser lui dire avec plus ou moins de douceur.
  • Se sentir libre de ses choix face à un sauveur. Accepter d’être adulte et responsable et choyez votre autonomie.

Cette liste n’est pas exhaustive, vous pouvez sûrement en trouver d’autres.

Comment aider autrui à sortir de son jeu ?

Deux solutions sont possibles : clarifier sa demande et l’aider à contacter ses besoins.

L’aider à formuler son intention

Quand vous faites cet exercice très délicat, vous lui faites préciser ce qu’il cherche inconsciemment. Vous pouvez ne pas lui poser cette question :

Veux-tu simplement argumenter ou trouver une solution ?

Et lui demander :

J’aimerais comprendre qu’elle est ton intention.

L’intention est l’objectif de la discussion : l’aider à trouver son besoin, lui proposer une solution, aller mieux grâce à une thérapie….

Aider autrui à contacter ses besoins

Voici les besoins les plus courants d’un joueur impénitent :

  • Une victime a besoin d’être en paix par rapport à un trauma personnel ou transgénérationnel. Dans le 2e cas, il est impossible de le résoudre hors une constellation familiale. Bert Hellinger conseille de ne rien donner à une victime, qui est un vampire d’énergie.
  • Un persécuteur a surtout besoin d’amour. Il souffre, il n’ose pas le demander. Si vous êtes en paix, voyez sa souffrance pour avoir de l’empathie. Alors, si vous pouvez lui en donner, allez-y.
  • Un sauveur voudrait bien prendre votre place. Il a besoin de reconnaissance et de se sentir utile. Alors dites-lui « tu as vraiment besoin de reconnaissance ? » Il est difficile pour une mère qui veut aider son fils de l’entendre lui dire qu’il n’a pas besoin d’elle, qu’il est assez grand pour se débrouiller tout seul.

De plus, si la personne a une tendance morbide, vous pouvez lui montrer la beauté de la vie pour qu’elle reprenne espoir. L’humour et la patience sont deux sacrées ressources dont vous pouvez user et abuser.

En conclusion

Soignez votre besoin de légèreté en face d’un joueur professionnel. Sentez-vous innocent de ses réactions, clarifiez l’intention et les besoins d’amour et de reconnaissance de votre interlocuteur. Essayez aussi de remplir un besoin d’équilibre pour que chaque partie reste indépendante de l’autre.

Pour aller plus loin

Les mêmes livres recommandés dans l’article précédent plus deux livres sur la communication :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Avez-vous conscience de votre scénario de vie ?

Nous pouvons avoir tendance à reproduire un même comportement, à rejouer les mêmes jeux, perdants ou gagnants, liés à un scénario de vie dont nous avons plus ou moins conscience.

JouerCet article fait le point sur les différents types de scénario, vous empêchant de vivre et de grandir, d’être un adulte conscient de sa vie et de sa mort. Un second vous montrera comment en sortir ou aider autrui à en sortir.

Accepter de vivre et de grandir

Beaucoup de scénarios sont morbides et finissent mal, mettant l’amour au-dessus de la vie, tels Roméo et Juliette. D’autres le sont moins et reflètent plus la dynamique d’un enfant qui veut rester petit et innocent, pour ne pas grandir et se sentir responsable de sa vie, confondant alors ses interlocuteurs avec ses parents.

Les scénarios morbides

Beaucoup d’histoires nous content la vie d’un « héros » qui meurt jeune ou tragiquement : Jésus meurt sur la croix en voulant sauver le monde, le Petit Prince préfère mourir, mordu par un serpent, Leonardo di Caprio meurt noyé dans Titanic, préférant sauver sa belle, Orphée meurt assassiné par les Erynies, Roméo et Juliette meurent ensemble, Tristan meurt en pensant à Yseult.

La plupart du temps, ce scénario vient d’une fidélité à une personne de son système familial. La personne se sacrifie pour autrui, mettant l’amour au-dessus de sa propre vie. Elle suit 3 dynamiques, révélées par Bert Hellinger :

  • « Je te suis ». La personne rejoint une personne qu’elle a ou non connue, un frère ou une soeur morte, un enfant, un conjoint, un membre de sa famille, les victimes de son père qui a envoyé le déluge, Orphée va aux Enfers rejoindre Eurydice qui s’est fait mordre par un serpent tout comme le Petit Prince qui « ne voit bien qu’avec le coeur », mais qui sacrifie sa vie inutilement…
  • « Moi, à ta place ». La personne veut sauver une personne vivante… ou morte. Elle pense ainsi, par son sacrifice, sauver une personne. C’est le thème du film « Breaking the waves« , une femme se sacrifiant pour que son mari sorte du coma ou de Titanic, le héros sauvant une belle suicidaire.
  • « J’expie ». Hercule, après avoir tué femme et enfant, est condamné à 12 travaux et finit brûlé et immortel, tout fils de Zeus qu’il est. Sur terre, l’homme qui a tué ou la femme qui a avorté expie son geste en souffrant inutilement, pensant rétablir un équilibre impossible avec sa victime.

D’autres comportements morbides sont possibles, allant des pensées suicidaires aux dépendances physiques ou psychologiques. La résolution de toutes ces dynamiques est opérée lors de constellations familiales ou d’EMDR si la personne a connu celle qu’elle veut sauver.

Les scénarios enfantins

Les jeux, au sens de l’analyse transactionnelle, sont des mini-scénarios de transactions reflétant une approche et une philosophie de vie. Ils sont très bien décrits à l’aide du triangle dramatique de Karpmann « Victime, persécuteur et sauveur ».

V, P, S Le triangle dramatique

Un jeu, selon Berne, se joue en plusieurs étapes et à plusieurs, chacun jouant un des rôles de victime (V), persécuteur (P) ou sauveur (S). Pour lui, l’objectif principal est d’éviter l’intimité. Voici quelques jeux classiques en Analyse Transactionnelle affublés de noms donnés par Eric Berne.

Des jeux de Victime

Le plus connu des jeux de Victime Oui, mais, qui, en réalité, s’appelle Pourquoi est-ce que vous ne ? Oui, mais, se joue avec un sauveur patenté. Voici un exemple d’Eric Berne :

  • Victime : mon mari tient à faire les réparations et ce n’est jamais bien.
  • Sauveur : pourquoi ne prend-il pas des leçons de bricolage ?
  • Victime : oui, mais, il n’a pas le temps.

Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement du sauveur s’il comprend qu’il s’est fait piéger…

Des jeux de Persécuteur

Voici plusieurs jeux de persécuteurs plus ou moins masqués décrits aussi par Eric Berne :

  • Dans le jeu Schlemiel, qui signifie rusé en yiddish, le persécuteur fait des dégâts chez sa victime potentielle (Schlemalz) et réussit à se faire pardonner sa maladresse. Cela lui permet de se sentir innocent à bon compte et prend place dans les jeux de sociétés.
  • Dans Battez-vous, le persécuteur envoie une bécasse, incitant autrui à parler d’un tiers et non d’elle. Il dit à sa victime ce qu’un tiers lui a dit, espérant ainsi déclencher une dispute. Eric Berne le classe dans les jeux sexuels, une femme montant ainsi deux hommes l’un contre l’autre pour la conquérir.

Un jeu très courant de persécuteur déguisé est celui qui avance en pseudo-sauveur tout en faisant appel à sa bonne conscience. Il se joue souvent sur les réseaux sociaux de développement personnel. Voici un exemple récent :

  • Une première personne se plaint de l’action d’un thérapeute en disant « il se met en colère et a un comportement odieux ». Elle joue donc le rôle d’une victime et fait appel à un sauveur connecté en demandant « Que pensez-vous de ce thérapeute qui ne nous donne aucune réponse ? » Ici, la bécasse est le thérapeute sur lequel risquent de se précipiter des internautes peu avertis.
  • Une deuxième personne connectée, qui refuse de rentrer dans son jeu, lui redonne sa responsabilité en lui demandant pourquoi elle continue et si les consultations sont gratuites.
  • Une troisième vient sauver la première en accusant la deuxième de ne « pas être sympa de demander si c’est gratuit à une personne qui a un souci ». Elle persécute la deuxième personne en se déclarant sauveuse de la première. Ainsi, elle reprend la colère de la première contre son thérapeute avec bonne conscience.

Nous constatons que ce jeu est sans fin, l’objectif étant de collectionner des « timbres », positifs ou négatifs, afin de se sentir exister. Malheureusement, cela ne résous jamais le problème.

Des jeux de sauveur

Il existe peu de jeux de sauveur. Eric Berne les classe dans les jeux du cabinet de consultation.  Ce jeu a naturellement besoin d’un partenaire patient victime / persécuteur qui montre ainsi que personne ne peut les sauver.

  • Dans J’essaie uniquement de t’aider, le bénéfice secondaire de l’assistant social est de se sentir « martyr » et innocent si la thérapie ne fonctionne pas.
  • Dans La serre, l’objectif est de parler de ses sentiments comme de plantes rares qu’il s’agit de contempler sans en chercher l’origine et comment prendre du recul pour raisonner. Je l’ai souvent vécu dans des groupes psys, surtout en séances de Rebirth et de Vittoz.

 Que pensez-vous de ce jeu ? Quand une personne pleure à vos côtés, courrez-vous à son secours pour faire preuve de compassion ?

Où en êtes-vous ?

Quel est votre scénario ? Est-il morbide ou dramatique ? Avez-vous tendance à vous sentir impuissant et innocent, à accuser autrui ou à sauver le monde ? J’aborderai dans un prochain article des pistes d’action pour sortir de ce triangle vicieux.

Pour aller plus loin

Sur l’analyse transactionnelle :

Sur les dynamiques des constellations familiales :

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Etes-vous rêveur ou travaillomane ?

Ces 2 termes sortent tout droit de la « process communication » inventée par Taïbi Kahler et dérivée de l’Analyse Transactionnelle d’Eric Berne. Quel est votre mode de communication naturelle : pensées, émotions, opinions ?

Cette théorie définit 6 types de personnalité. Chaque type indique ce qui motive et des réactions en situation de stress. Chaque personne possède une personnalité type de base et une autre de phase. Voici les 6 types de personnalité avec leurs caractéristiques principales.

La genèse

Dans les années 70, Taibi Kahler a défini des mini-scénarios et des familles de comportements que chacun peut adopter à tour de rôle. Néanmoins, chaque personne possède une famille de base, qui change rarement. La NASA utilisa son approche pour constituer des équipes d’astronautes.

Les 6 types

Ces types n’ont aucune connotation négative. Le travaillomane est appelé « Thinker » en anglais.

Le rêveur

Ce personnage un est quasiment invisible. Il parle peu car être en communication avec les autres le stresse et lui fait baisser son énergie. Quand il parle, son avis est très fin et très adéquat. Il recherche le calme et la vie intérieure. Sa vie peut-être comme un rêve. Il peut être plongeur professionnel, marathonien, chercheur. Quand il stresse, il se met en retrait. Encore plus, pourrait-on dire.

Le promoteur

C’est l’opposé du rêveur. Il a besoin d’être visible, d’une voiture rouge, noire et or, de contacts et de défis à relever. Il est capable de rebondir s’il échoue car il a toujours du ressort. Il est ainsi capable de monter des affaires, de tout perdre et de tout regagner, d’être un homme politique, manager d’une équipe de football et de jouer au théâtre, sa véritable vocation. Quand il stresse, il prend encore plus de risque.

Le rebelle

Le jaune est sa couleur préférée. Il préfère rouler en moto qu’en Lamborghini rouge. Il est très créatif, son bureau est dans le désordre total et il aime le contact, échanger de manière directe et simple. Le monde informatique en est rempli. Quand il stresse, il est dans un dilemme, blâme ou se fait blâmer. Je les adore, j’en suis un.

L’empathique

L’empathique adore échanger, s’entourer des photos de ses proches, d’être reconnu et de se sentir dans un cocon. L’important pour lui réside dans la qualité des relations qu’il a avec autrui. Quand il arrive dans une assemblée, il remarque aussitôt ceux qui ne l’aiment pas. Quand il stresse, il s’accuse, est maladroit, il fait tomber des objets, le café, le vin sur la table et mange en compensation.

Le persévérant

Il adore débattre pour que son opinion soit reconnue. Son bureau est rempli de documents empilés les uns sur les autres. Il aura du mal à terminer ses rendez-vous à l’heure, il est tellement important pour lui de faire un travail parfait. Son goût est classique. Quand il stresse, il accuse les autres et cherche à imposer son point de vue.

Le travaillomane

Sans planning de travail au matin, il stresse. Structurer son temps est pour lui essentiel. Il n’a pas son pareil pour planifier, organiser des projets, répartir les taches, avoir l’objectif en tête. Quand il stresse, il pinaille, contrôle le travail des autres. Il se noie dans le détail et perd la vue d’ensemble. Il a besoin de beaucoup de reconnaissance pour son travail.

Et après ?

Ce petit monde vit ensemble et il est important d’être assez souple pour s’adapter à son environnement.

Entraînez-vous

Connaissez vos personnalités et entraînez-vous à vous promenez dans celles qui vous sont difficiles à vivre. Etant Rebelle de base et Travaillomane de phase (adaptation), je suis attaché à un monde ludique et rationnel. Il m’est difficile d’entendre un persévérant vouloir me persuader par la « morale » ou un promoteur me faire miroiter un projet non planifié ni organisé.

Les échanges entre personnalités

Il est essentiel d’échanger le plus possible dans le mode de communication de votre interlocuteur. Inutile de vouloir faire rêver un promoteur en planifiant son travail. Inutile de faire la morale à un rebelle.

Plus vous serez à l’aise dans un mode de communication plus vous pourrez échanger avec les personnes de ce type.

Pour aller plus loin

A lire

Deux sites

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Connaissez-vous l’Analyse Transactionnelle ?

L’AT a été inventée par Eric Bernstein, psychiatre étatsunien (1910-1970) qui se faisait appeler Berne. Il désirait employer un langage simple que pourrait comprendre tout patient. Il a notamment développé les notions d’états du moi, de transactions et de scénario de vie.

Un adulte peut ainsi revivre un besoin d’enfant et avoir une demande d’enfant, comme d’être serré dans des bras. Accédez à sa demande si c’est OK pour vous comme pour lui.

Les 3 états : Parent, adulte et enfant

Eric Berne distingue 3 états : parent, adulte et enfant. A chaque état correspond une ou plusieurs « parties » comportementales.

  • Le parent peut être ainsi « nourricier » ou « normatif ». Il peut rassurer ou donner des règles qu’il a érigé dans sa tête à tout « enfant » qui se trouve à sa portée.
  • L’adulte est un être logique et scientifique, ne se laissant pas déborder par les émotions, tel un ordinateur performant.
  • L’enfant peut être « libre » tel un prince, « rebelle » ou « soumis » s’il s’oppose ou non à un « parent normatif », agissant ou réagissant au gré de ses émotions.

 Nous avons ainsi 6 parties qui nous font agir et réagir. L’intérêt d’être conscient de ces parties réside dans la communication, appelée « transaction », que vous pouvez avoir avec autrui.

Choisir la transaction adaptée à l’état

Par exemple, si quelqu’un vient vers vous en enfant rebelle ou libre « Ouah ! J’ai super réussi mon examen » vous avez le choix entre :

  • Risquer de rater la connexion en lui répondant sur un mode différent non adapté « Ah, tu as enfin quelque chose » (parent normatif) ou « Je suis rassuré » (parent nourricier).
  • Continuer sur un mode enfant rebelle « C’est super génial ! »

Vous pourrez revenir plus tard à un autre mode, une fois le contact établi.

Scénario de vie

Éric Berne a aussi inventé le concept de scénarios de vie. Inlassablement, nous répétons le même scénario pour structurer le temps, justifier une croyance et éviter l’intimité la plupart du temps. Ce scénario se fonde souvent sur la notion du triangle infernal « victime, persécuteur et sauveur ». Voici quelques exemples de scénario :

  • « Oui mais ». Ce scénario a donné lieu à un film que j’ai beaucoup apprécié. Vous trouvez un extrait sur youtube. C’est le jeu de la victime par excellence qui ne peut être sauvée et qui met le sauveur professionnel en colère, face à son impuissance.
  • « Cette fois je te tiens, salaud ». Ce scénario justifie sa colère, portant sur un point mineur. Comme le dit Ronald Laing « Comment  oses-tu t’amuser alors que le Christ est mort sur la croix pour ton salut ? Tu crois qu’il s’amusait lui ? » (dans Noeuds).
  • Un scénario particulier est celui de la serre, qui se joue dans des cercles psychologiques. L’objectif est que chacun parle de ses émotions ou de ses sentiments en s’extasiant devant la beauté de cette fleur. Je suis plutôt irrité, en colère, chagriné… L’objectif caché de ce scénario est de ne pas aller plus loin, de ne pas guérir, de ne pas parler de ses besoins, de ne pas effectuer de demande qui risquerait de faire échouer le scénario et de trouver une solution.

Vous pouvez vous-même éclairer un de vos scénarios en vous posant les questions suivantes sur un sujet donné.

  • Que pensaient mes parents de l’argent (par exemple) ?
  • Qu’est-ce que je pensais de l’argent à 10 ans ?
  • A 20 ans ?
  • A 30 ans ?
  • Aujourd’hui (pour les plus de 30 ans) ?

 Et comparez avec votre comportement actuel.

La suite de l’AT

Le monde a évolué et d’autres techniques sont apparues par la suite :

  • L’AT a été critiquée par les fondateurs de la PNL qui insistaient sur l’importance de réunir ces différentes parties pour éviter une partition de la personne. « C’est mon enfant qui parle, c’est important pour moi » risque de vous diviser intérieurement.
  • Taibi Kahler s’est  appuyé sur l’AT pour développer la « Process Communication« . Il a défini 6 personnalités types qui rappelle les parties des 3 états. Cette approche fera l’objet d’un autre article.

Personnellement, je me repose souvent sur les scénarios. Leurs répétitions m’intriguent et me fascinent. 

Pour aller plus loin sur l’analyse transactionnelle :

Quelques livres…

Quelques sites

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