Comment changer de scénario ?

Cet article fait suite au précédent qui a décortiqué les 3 scénarios retenus : un scénario morbide et 3 scénarios issus du triangle dramatique de Karpmann : victime, sauveur et persécuteur. Un scénario est comme un chemin de vie sur lequel vous avancez et répétez le même comportement.ScénarioDans cet article, j’indiquerai des pistes pour prendre conscience de son scénario, être bien quand votre interlocuteur joue un scénario plus ou moins dramatique et comment l’aider.

Dans un premier temps, nous explorerons la dynamique familiale, souvent à l’origine du scénario. Dans un deuxième temps, nous verrons les besoins à satisfaire face à un joueur et quels besoins vous pouvez l’aider à contacter pour qu’il ait moins envie de jouer.

Les scénarios et les jeux

Pour sortir d’un scénario morbide ou répétitif, deux étapes sont essentielles : accepter de vivre, puis de grandir.

Accepter de vivre et de reprendre goût à la vie

Une personne qui dit « non » en permanence, « oui, mais » ou « non, mais » veut mourir inconsciemment. Quand elle dit non, elle dit non à elle-même et à sa vie. Le cas le plus courant est celui de la femme qui a avorté, qui veut expier, mourir inconsciemment et qui n’en n’a pas conscience. Les autres cas concernent la perte d’un être cher, un enfant, une frère ou une soeur, un ami, un parent, un oncle et toute personne de la famille que l’on veut inconsciemment rejoindre.

La solution consiste à regarder la personne à qui l’on a fait du tort dans le cas d’avortement ou de dénouer l’intrication familiale. Si de la peine est ressentie dans le cas d’avortement ou de la perte de l’être cher, des séances d’EMDR peuvent suffire. Sinon, les constellations familiales selon Bert Hellinger sont indispensables pour dénouer l’intrication.

Puis, une fois que vous avez accepté de savourer la vie, acceptez de grandir, d’être responsable de vos actes et de vos émotions.

Grandir

Les jeux de victime, persécuteur et sauveur sont une manière de se sentir innocent de ses réactions, de rester comme un enfant qui se plaint de ses parents, confondant son interlocuteur avec un de ses parents. Que faire ?

  • Une victime cherche à se venger avec bonne conscience. Quelquefois, elle ne veut pas se sentir redevable et se met en colère en faisant appel à sa bonne conscience en rendant l’autre responsable de son état. La solution consiste à le remercier s’il vous a fait un cadeau, à exprimer clairement votre demande si vous ne voulez pas vous sentir redevable. La plupart du temps, cette colère vient de la relation envers ses parents. Si vous imaginez votre père ou votre mère derrière vous, y a-t-il un des deux avec qui vous ne vous sentez pas en paix ? Si c’est le cas, venez en constellation familiale. Sinon, mettez à jour vos pensées pour les nettoyer et votre intention pour la clarifier quand vous vous sentez victime, accusé, attaqué, blessé, jugé, harcelé, humilié, insulté, maltraité, persécuté, dévalorisé, manipulé, trahi, trompé, négligé ou abandonné par quelqu’un.
  • Un persécuteur est jaloux de sa victime. Il aimerait prendre sa place inconsciemment. C’est ce qui est ressorti d’une constellation familiale sur le sujet. Une personne en colère contre une autre a souvent la pensée « tu n’as pas le droit de…. » Là encore, elle fait appel à sa bonne conscience pour faire le mal. Ainsi, des parents qui n’ont pas réussi à l’école auront tendance à exiger de leur enfant de réussir leurs études et auront du mal à supporter quand ils se distraient et profitent de la vie plutôt que de faire leurs devoirs.
  • Un sauveur a des difficultés à voir sa propre mort. Alors, il préfère voir et se préoccuper de celle des autres. Cette tendance est aussi suicidaire, tout comme celle de la victime. La solution ? Accepter d’être en paix avec sa mort et celle des autres. L’EMDR et les constellations familiales sont efficaces dans les deux cas. Comment être zen face à la souffrance de l’autre demande de la zénitude et d’être profondément connecté avec la vie.

Abordons maintenant le sujet de la personne qui se trouve en face d’un joueur professionnel.

Comment sortir des jeux dramatiques ?

Dans tous les cas, la personne qui joue un jeu psychologique ne cherche pas de solution à long terme. L’objectif est de lui mettre à la conscience son besoin et sa demande. Vous ne pouvez le faire que si vous êtes en paix.

Ne pas jouer

A chaque fois que vous ressentez un malaise face à une personne, pensez que vous êtes peut-être dans un jeu et qu’il est important de clarifier l’objectif. Pour cela, la communication bienveillante est un excellent outil. Quelle émotion vivez-vous ? Quels sont les besoins à satisfaire quand vous êtes en face d’un sommet du triangle ? Vous pouvez tout d’abord formuler clairement votre intention dont voici deux exemples :

  • J’aimerais continuer dans une relation d’adulte à adulte.
  • Serais-tu d’accord d’avoir une discussion qui amène une solution ?

Si vous n’y arrivez pas, ce qui arrive souvent, passez aux besoins.

Respecter ses besoins

Voici quelques besoins importants à contacter en face d’un joueur professionnel :

  • Se sentir léger et bienveillant face à une victime. Une victime rend responsable autrui, quand ce n’est pas vous, de sa souffrance. Il est alors important de contacter votre légèreté, votre énergie intérieure et de vous sentir innocent de son état. Quand elle vous reproche un événement passé, soyez bienveillant avec vous-même et revenez dans le présent.
  • Se sentir en sécurité émotionnelle face à un persécuteur et oser lui dire avec plus ou moins de douceur.
  • Se sentir libre de ses choix face à un sauveur. Accepter d’être adulte et responsable et choyez votre autonomie.

Cette liste n’est pas exhaustive, vous pouvez sûrement en trouver d’autres.

Comment aider autrui à sortir de son jeu ?

Deux solutions sont possibles : clarifier sa demande et l’aider à contacter ses besoins.

L’aider à formuler son intention

Quand vous faites cet exercice très délicat, vous lui faites préciser ce qu’il cherche inconsciemment. Vous pouvez ne pas lui poser cette question :

Veux-tu simplement argumenter ou trouver une solution ?

Et lui demander :

J’aimerais comprendre qu’elle est ton intention.

L’intention est l’objectif de la discussion : l’aider à trouver son besoin, lui proposer une solution, aller mieux grâce à une thérapie….

Aider autrui à contacter ses besoins

Voici les besoins les plus courants d’un joueur impénitent :

  • Une victime a besoin d’être en paix par rapport à un trauma personnel ou transgénérationnel. Dans le 2e cas, il est impossible de le résoudre hors une constellation familiale. Bert Hellinger conseille de ne rien donner à une victime, qui est un vampire d’énergie.
  • Un persécuteur a surtout besoin d’amour. Il souffre, il n’ose pas le demander. Si vous êtes en paix, voyez sa souffrance pour avoir de l’empathie. Alors, si vous pouvez lui en donner, allez-y.
  • Un sauveur voudrait bien prendre votre place. Il a besoin de reconnaissance et de se sentir utile. Alors dites-lui « tu as vraiment besoin de reconnaissance ? » Il est difficile pour une mère qui veut aider son fils de l’entendre lui dire qu’il n’a pas besoin d’elle, qu’il est assez grand pour se débrouiller tout seul.

De plus, si la personne a une tendance morbide, vous pouvez lui montrer la beauté de la vie pour qu’elle reprenne espoir. L’humour et la patience sont deux sacrées ressources dont vous pouvez user et abuser.

En conclusion

Soignez votre besoin de légèreté en face d’un joueur professionnel. Sentez-vous innocent de ses réactions, clarifiez l’intention et les besoins d’amour et de reconnaissance de votre interlocuteur. Essayez aussi de remplir un besoin d’équilibre pour que chaque partie reste indépendante de l’autre.

Pour aller plus loin

Les mêmes livres recommandés dans l’article précédent plus deux livres sur la communication :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Avez-vous conscience de votre scénario de vie ?

Nous pouvons avoir tendance à reproduire un même comportement, à rejouer les mêmes jeux, perdants ou gagnants, liés à un scénario de vie dont nous avons plus ou moins conscience.

JouerCet article fait le point sur les différents types de scénario, vous empêchant de vivre et de grandir, d’être un adulte conscient de sa vie et de sa mort. Un second vous montrera comment en sortir ou aider autrui à en sortir.

Accepter de vivre et de grandir

Beaucoup de scénarios sont morbides et finissent mal, mettant l’amour au-dessus de la vie, tels Roméo et Juliette. D’autres le sont moins et reflètent plus la dynamique d’un enfant qui veut rester petit et innocent, pour ne pas grandir et se sentir responsable de sa vie, confondant alors ses interlocuteurs avec ses parents.

Les scénarios morbides

Beaucoup d’histoires nous content la vie d’un « héros » qui meurt jeune ou tragiquement : Jésus meurt sur la croix en voulant sauver le monde, le Petit Prince préfère mourir, mordu par un serpent, Leonardo di Caprio meurt noyé dans Titanic, préférant sauver sa belle, Orphée meurt assassiné par les Erynies, Roméo et Juliette meurent ensemble, Tristan meurt en pensant à Yseult.

La plupart du temps, ce scénario vient d’une fidélité à une personne de son système familial. La personne se sacrifie pour autrui, mettant l’amour au-dessus de sa propre vie. Elle suit 3 dynamiques, révélées par Bert Hellinger :

  • « Je te suis ». La personne rejoint une personne qu’elle a ou non connue, un frère ou une soeur morte, un enfant, un conjoint, un membre de sa famille, les victimes de son père qui a envoyé le déluge, Orphée va aux Enfers rejoindre Eurydice qui s’est fait mordre par un serpent tout comme le Petit Prince qui « ne voit bien qu’avec le coeur », mais qui sacrifie sa vie inutilement…
  • « Moi, à ta place ». La personne veut sauver une personne vivante… ou morte. Elle pense ainsi, par son sacrifice, sauver une personne. C’est le thème du film « Breaking the waves« , une femme se sacrifiant pour que son mari sorte du coma ou de Titanic, le héros sauvant une belle suicidaire.
  • « J’expie ». Hercule, après avoir tué femme et enfant, est condamné à 12 travaux et finit brûlé et immortel, tout fils de Zeus qu’il est. Sur terre, l’homme qui a tué ou la femme qui a avorté expie son geste en souffrant inutilement, pensant rétablir un équilibre impossible avec sa victime.

D’autres comportements morbides sont possibles, allant des pensées suicidaires aux dépendances physiques ou psychologiques. La résolution de toutes ces dynamiques est opérée lors de constellations familiales ou d’EMDR si la personne a connu celle qu’elle veut sauver.

Les scénarios enfantins

Les jeux, au sens de l’analyse transactionnelle, sont des mini-scénarios de transactions reflétant une approche et une philosophie de vie. Ils sont très bien décrits à l’aide du triangle dramatique de Karpmann « Victime, persécuteur et sauveur ».

V, P, S Le triangle dramatique

Un jeu, selon Berne, se joue en plusieurs étapes et à plusieurs, chacun jouant un des rôles de victime (V), persécuteur (P) ou sauveur (S). Pour lui, l’objectif principal est d’éviter l’intimité. Voici quelques jeux classiques en Analyse Transactionnelle affublés de noms donnés par Eric Berne.

Des jeux de Victime

Le plus connu des jeux de Victime Oui, mais, qui, en réalité, s’appelle Pourquoi est-ce que vous ne ? Oui, mais, se joue avec un sauveur patenté. Voici un exemple d’Eric Berne :

  • Victime : mon mari tient à faire les réparations et ce n’est jamais bien.
  • Sauveur : pourquoi ne prend-il pas des leçons de bricolage ?
  • Victime : oui, mais, il n’a pas le temps.

Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement du sauveur s’il comprend qu’il s’est fait piéger…

Des jeux de Persécuteur

Voici plusieurs jeux de persécuteurs plus ou moins masqués décrits aussi par Eric Berne :

  • Dans le jeu Schlemiel, qui signifie rusé en yiddish, le persécuteur fait des dégâts chez sa victime potentielle (Schlemalz) et réussit à se faire pardonner sa maladresse. Cela lui permet de se sentir innocent à bon compte et prend place dans les jeux de sociétés.
  • Dans Battez-vous, le persécuteur envoie une bécasse, incitant autrui à parler d’un tiers et non d’elle. Il dit à sa victime ce qu’un tiers lui a dit, espérant ainsi déclencher une dispute. Eric Berne le classe dans les jeux sexuels, une femme montant ainsi deux hommes l’un contre l’autre pour la conquérir.

Un jeu très courant de persécuteur déguisé est celui qui avance en pseudo-sauveur tout en faisant appel à sa bonne conscience. Il se joue souvent sur les réseaux sociaux de développement personnel. Voici un exemple récent :

  • Une première personne se plaint de l’action d’un thérapeute en disant « il se met en colère et a un comportement odieux ». Elle joue donc le rôle d’une victime et fait appel à un sauveur connecté en demandant « Que pensez-vous de ce thérapeute qui ne nous donne aucune réponse ? » Ici, la bécasse est le thérapeute sur lequel risquent de se précipiter des internautes peu avertis.
  • Une deuxième personne connectée, qui refuse de rentrer dans son jeu, lui redonne sa responsabilité en lui demandant pourquoi elle continue et si les consultations sont gratuites.
  • Une troisième vient sauver la première en accusant la deuxième de ne « pas être sympa de demander si c’est gratuit à une personne qui a un souci ». Elle persécute la deuxième personne en se déclarant sauveuse de la première. Ainsi, elle reprend la colère de la première contre son thérapeute avec bonne conscience.

Nous constatons que ce jeu est sans fin, l’objectif étant de collectionner des « timbres », positifs ou négatifs, afin de se sentir exister. Malheureusement, cela ne résous jamais le problème.

Des jeux de sauveur

Il existe peu de jeux de sauveur. Eric Berne les classe dans les jeux du cabinet de consultation.  Ce jeu a naturellement besoin d’un partenaire patient victime / persécuteur qui montre ainsi que personne ne peut les sauver.

  • Dans J’essaie uniquement de t’aider, le bénéfice secondaire de l’assistant social est de se sentir « martyr » et innocent si la thérapie ne fonctionne pas.
  • Dans La serre, l’objectif est de parler de ses sentiments comme de plantes rares qu’il s’agit de contempler sans en chercher l’origine et comment prendre du recul pour raisonner. Je l’ai souvent vécu dans des groupes psys, surtout en séances de Rebirth et de Vittoz.

 Que pensez-vous de ce jeu ? Quand une personne pleure à vos côtés, courrez-vous à son secours pour faire preuve de compassion ?

Où en êtes-vous ?

Quel est votre scénario ? Est-il morbide ou dramatique ? Avez-vous tendance à vous sentir impuissant et innocent, à accuser autrui ou à sauver le monde ? J’aborderai dans un prochain article des pistes d’action pour sortir de ce triangle vicieux.

Pour aller plus loin

Sur l’analyse transactionnelle :

Sur les dynamiques des constellations familiales :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Comment booster votre « image de soi » ?

Votre « image de soi » est comme un tableau intérieur conçu petit à petit, fait de différentes parties colorées, tout comme celui de Francine Andrès, que j’aime bien, qu’elle a intitulé « Merci la vie ».

Merci la vieIl est construit à partir de votre bibliothèque personnelle, faite d’événements passés justifiant cette image, que vous jugez comme étant des qualités ou des défauts.

Dans cet article, vous allez choisir une de vos qualités et la pousserez à fond en parcourant votre bibliothèque personnelle, en choisissant un de vos livres que vous aimez bien pour augmenter votre bien-être quand vous évoquerez cette qualité.

Choisissez une de vos qualités

Fermez les yeux et pensez à une qualité que vous possédez.

  • Pensez-vous être curieux, gentil, enjoué, équilibré, amusant, sensuel, intelligent, consciencieux, en bonne santé, courageux, organisé, séducteur, loyal, créatif, sage, passionné, aventurier…. ?
  • Quand vous pensez par exemple, « je suis intelligent », en êtes-vous sûr et certain ?
  • Choisissez une qualité que vous êtes sûr de posséder.

Ouvrez les yeux et notez cette qualité.

J’hésite entre curieux, créatif et intelligent. Je choisis curieux.

Parcourez votre bibliothèque intérieure

Refermez les yeux en pensant à cette qualité et laissez venir à vous des images ou des films du passé répondant à la question « Comment je sais que je suis… (intelligent dans notre cas) ? Ensuite, répondez aux questions suivantes :

  • Que voyez-vous ? Qu’entendez-vous ? Que ressentez-vous ?
  • Comment vous représentez-vous quand vous vivez cette qualité ?
  • Comment s’assemblent ces différences expériences ? Combien d’exemples obtenez-vous ? Sont-ils les uns derrière les autres ou simultanés ? Sont-ils plutôt visuels, auditifs ou kinesthésiques ? Sont-ils associés les uns aux autres ?
  • Comment savez-vous s’ils sont consistants et réels ? Par leur emplacement, leur taille, leur luminosité, leur niveau sonore ?

Voilà, vous avez construit votre bibliothèque de référence concertant cette qualité. Voici une photo d’une des plus vieilles d’Europe, à Salamanque.

bibliotheque

Dans l’exemple de la curiosité, voici mes différentes scènes :

  • Je me vois dans une librairie en train de laisser mon regard aller dans les livres. Je me vois choisir un livre, aller chez moi, le lire et en faire un résumé.
  • Voyager en Inde dans la rue avec le bruit.
  • Apprendre l’espagnol chez moi.

Ces trois images font appel au visuel (dans la librairie), à l’auditif (en Inde et chez moi) et au kinesthésique quand j’écris le résumé du livre. Dans mon imagination, je les vois plutôt dans un meuble bas, en bas à droite, ce qui me permet de dégager l’horizon devant moi.

Plongez dans un livre qui vous plaît

 Choisissez un livre parmi ceux qui vous paraissent le plus « réel » et consistant. Ouvrez-le et rentrez dedans.

  • Changez de position perceptuelle pour voir la scène d’un autre oeil.
  • Votre scène est-elle réelle ou symbolique ?
  • Pouvez-vous ajouter ou retirer certains détails ?

Ressortez du livre pour vérifier son impact sur le ressenti de votre qualité. Comment pouvez-vous le résumer en terme de VAKO ?

 Parmi les différentes scènes, celle qui me parait la plus consistante est la première. Je suis associé au personnage, cette scène est réelle. Quels détails puis-je modifier pour me sentir encore plus curieux ?
J’apprécie tout particulièrement la ténacité et le déroulé dans le temps. Je peux me voir encore plus « intuitif », laissant mon regard aller dans les différents livres, en rajoutant le « vécu intérieur » de ma curiosité, attiré par le monde extérieur qui brille encore plus.
Je le résume en : « je ressens à l’intérieur de moi la beauté du monde extérieur qui m’attire ».

Réarrangez votre bibliothèque

Ressortez de votre livre et ajoutez votre vécu aux autres scènes. D’autres scènes peuvent-elles répondre à ce nouveau vécu ? Réorganisez votre bibliothèque en la réaménageant ou en rajoutant d’autres détails.

Première scène en Inde : je baisse le bruit pour ressentir la beauté du lieu.
Deuxième scène : apprendre l’espagnol. Cette scène ne m’intéresse plus.
Une autre scène qui me plaît : la beauté d’un paysage quand je conduis en voiture, en Islande ou le long de la côte ouest des USA.
Je la rajoute et ma « bibliothèque » devient plus lumineuse, inondée de soleil.
Quand je pense « curieux » je vois ma bibliothèque inondée de soleil.

En conclusion : changez votre image de soi en changeant vos références

 Vous pouvez renforcez ainsi le vécu de vos qualités en parcourant les scènes les plus significatives. Nous verrons plus tard comment changez le vécu des qualités que vous ne pensez pas posséder.

Pour aller plus loin

Cette technique se sert du VAKO et des sous-modalités de la PNL. Je me suis beaucoup inspiré du livre en anglais de Steve Andreas Transforming Your Self: Becoming Who You Want to Be. Ses autres livres en français, Au coeur de l’esprit et Transformation essentielle,sont des livres de base de la PNL. Ce furent mes livres de chevet pendant mes premières années de pratique d’hypnose et de PNL.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Quelles qualités pensez-vous posséder ?

Quand vous pensez à vous, à qui vous êtes, quelle image vous vient à l’esprit ? Vous aimez-vous ? Quelles qualités ou quelles non-qualités vous attribuez-vous ? Estimez-vous être patient ou impatient ? Pensez-vous être doux comme un agneau ou méchant comme un loup ?

Cattivo lupoDans cet article, je m’appuie sur le voyage du héros de Joseph Campbell et vous propose un modèle de vos qualités pour déterminer où vous en êtes de votre voyage. Dans un prochain article, je vous indiquerai comment modifier cette image de vous-même.

Vous êtes un héros qui part à l’aventure

Suivant l’états-unien Joseph Campbell et le russe Vladimir Propp, le héros franchit un seuil, part à l’aventure affronter un dragon et rencontrer son âme sœur. Puis, il revient à la maison pour expliquer à autrui le message qu’il a compris en chemin.

Beaucoup de films se fondent sur cette métaphore.

  • Le plus connu est Star Wars de Georges Lucas qui connaissait bien Campbell.
  • « Le magicien d’Oz » de Victor Fleming, est typique de cette métaphore de seuil : la jeune héroïne Dorothée, jouée par Judy Garland, suit la route de brique jaune (the yellow brick road) et, aidée de 3 personnages, comprend les qualités de courage, d’intelligence et de coeur, avant de retourner dans son Kansas chéri. Les scènes avant et après le seuil sont en noir et blanc et celles pendant le voyage sont en couleur, tout comme la route jaune.

Carol Pearson, une autre états-unienne, s’est inspirée des travaux de Joseph Campbell pour définir des archétypes de référence sur ce chemin héroïque.

Les 3 parties du voyage, avant et après le seuil

Le voyage de ce héros se déroule en 3 étapes :

  • Avant le voyage, il suit un appel ou une nécessité et part, courageux, franchir un seuil. Il peut avoir des guides qui l’aident à franchir le seuil.
  • Passé le seuil, il part à l’aventure, affronte son dragon pour obtenir sa belle, un trésor, un élixir, un message…
  • Ensuite, il rentre chez lui pour partager son expérience aux personnes de son entourage.

Le vrai héros, au sens de Campbell, revient à la maison. Carol Pearson a défini 12 archétypes sur le chemin, 4 à chaque étape. Avant le seuil, les archétypes sont l’innocent, l’orphelin le protecteur et le guerrier. Pendant le voyage, les archétypes sont l’aventurier, le destructeur, l’amant et le créateur. Après le voyage, notre héros devient souverain, magicien, sage et bouffon, tous recherchant à l’extérieur d’eux-même ce qu’ils possèdent à l’intérieur. Le dragon est une énergie cachée du héros.

Les qualités nécessaires en chemin

Voici le voyage illustré des qualités nécessaires à notre héros :

Voyage héros

  • Avant le départ, le (futur) héros planifie son voyage. Il a besoin d’énergie, de courage, de bienveillance envers lui-même, de créativité, de s’organiser et de courage. S’il prend du recul sur ce qu’il crée il peut le critiquer pour l’améliorer.
  • Pendant le voyage, il constate la réalité et s’adapte à son aventure. Il utilise les qualités précédentes… plus sa souplesse d’esprit, sa capacité d’apprentissage et être réaliste.
  • Enfin, après le voyage, il contribue au bien-être d’autrui en faisant preuve de sagesse, de bienveillance et de pédagogie.

Dans les 2 premières étapes, il a l’humilité d’accepter de l’aide de guides qui vont l’aider à franchir le seuil ou à lui donner des conseils pendant son voyage.

Quelles sont vos qualités ?

Voici une rosace reprenant les qualités précédentes, après le DÉPART et avant le SEUIL ALLER, pendant le voyage et après le SEUIL RETOUR.

Rosace qualitésFaites votre analyse

Sur la rosace précédente, passez en revue les qualités que vous pensez posséder et celles qui vous font défaut ou que vous voudriez améliorer. Notez où elles se trouvent par rapport à votre chemin héroïque.

  • Par exemple, je pense être intelligent, organisé, créatif et critique.
  • Je ne pense pas être toujours très patient et bienveillant avec autrui.

Notez ainsi vos points « forts » et vos points « moins forts ». Ils constituent votre « image de soi ». J’ai donc 2 qualités liées avant le voyage, une pendant le voyage et aucune au retour. Je suis un héros qui n’est pas totalement revenu…

Sur quels événements vous appuyez-vous ?

Dans les deux cas, cherchez quelques événements sur lesquels vous vous appuyez. Par exemple :

  • Je pense être intelligent parce que j’ai eu 18 au baccalauréat en Mathématiques, j’ai réussi un concours de grande école et suis diplômé d’une université américaine classée dans le top du classement de Shanghai.
  • Je ne pense pas être patient car je m’énerve quand quelqu’un change de sujet de conversation, quand il me parle d’énéagramme alors que je viens de lui présenter mon nouveau protocole de soins pour les personnes dépendantes.

Dans un autre article, nous changerons cette image…

En conclusion

Les qualités que vous pensez avoir ou non vous donnent votre image de vous-même et vous pouvez vous situer sur le chemin de Joseph Campbell, avant le seuil, pendant le voyage ou sur le chemin du retour.

Pour aller plus loin

Des livres sur le mythe du héros :

Des vidéos

Une heure sur le mythe du héros en anglais par Joseph Campbell :

Une vidéo, toujours en anglais, de Carol Pearson parlant du voyage du héros d’un mormon homosexuel en 12 étapes. Allez directement à la 36e minute et suivez les étapes.

Un petit diaporama sur quelques citations de Carol Pearson

Des sites

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Un nouveau protocole contre les dépendances

Les dépendances répondent à un besoin urgent à satisfaire. Quand le phénomène devient compulsif, comme devant une bonne bière berlinoise, ou lors de pensées obsessionnelles, comme lors de TOC, il est souvent lié à un désir morbide inconscient de vouloir mourir.

Bière berlinoise

Ce nouveau protocole prend en compte à la fois un besoin supérieur à l’addiction, cette dynamique morbide et les stimuli enclencheurs grâce à des questions existentielles et l’EMDR. Le voici résumé :

Super protocole

Il monte d’abord dans l’échelle des besoins pour résoudre le conflit interne et trouver un besoin supérieur à celui couvert par l’addiction. Cela permet aussi de mettre la personne en « super ressource » avant de commencer la séance.

L’intention positive et l’échelle des besoins

Une personne qui a envie d’arrêter un comportement compulsif est prise dans une contradiction. Prenons l’exemple de la cigarette.

  • D’une part, il a envie d’arrêter, répondant à un besoin de santé et de respirer sainement.
  • D’autre part, il continue quand même, avec une raison excellent appelé intention positive. Supposons, dans notre cas, que ce soit faire une pause, se remplir, être plein de vie.

Dans notre cas, le besoin de « faire une pause » est donc plus important que celui de « vivre sainement ». Nous observons aussi que, souvent, le besoin couvert est à plus court terme que le besoin à long terme insatisfait.

Le super besoin

D’aller dans le besoin supérieur à l’intention positive du comportement permet de résoudre la contradiction apparente.

Echelle des besoins

Nous obtenons ce besoin supérieur en posant la question :

Est-ce qu’un jour tu as accepté de faire quelque chose alors que tu n’étais pas (intention positive du comportement addictif) ?

Laissez alors tout le temps à votre interlocuteur pour qu’il comprenne la question avant d’y répondre. Dans notre cas, la réponse était :

Quand je supporte ma mère à table. Le besoin est alors celui de contribuer au bien-être d’autrui.

Nous avons nos deux besoins : l’intention positive de faire une pause et le super besoin « contribuer au bien-être d’autrui ».

L’envie inconsciente de mourir

Passons à l’envie morbide cachée derrière le comportement. Elle souvent liée aux parents ou à une mésentente entre les parents.

  • Selon Bert Hellinger, l’anorexie provient d’un désir de mourir à la place du père, la boulimie d’une mésentente entre les parents, quand elle n’est pas précédée d’un épisode d’anorexie mentale. Elle peut aussi provenir d’une expiation personnelle ou d’une identification à d’autres personnes, mortes la plupart du temps, de la famille.
  • Dans le cas de TOC, la croyance « je dois être parfait » renvoie aussi à une envie de mourir. Être parfait signifiant être mort.
  • J’ai aussi souvent constaté que l’alcool est lié à la perte d’un membre de la famille, comme d’un oncle mort noyé.

Cinq dynamiques ont été retenues pour avoir un questionnement simple et des objectifs de cible en EMDR. J’ai rajouté l’avortement qui entraîne souvent un désir d’expiation mortel.

Dynamique compulsionLes cinq questions de base sont :

L’objectif est d’obtenir des indications de la dynamique dont on se servira lors de la séance d’EMDR :

  • Êtes-vous en paix avec votre mère ?
  • Êtes-vous en paix avec votre père ?
  • Êtes-vous en paix avec la mort de votre mère ?
  • Êtes-vous en paix avec la mort de votre père ?
  • Êtes-vous en paix avec votre mort ?

D’autres questions portant sur un comportement morbide peuvent être rajoutées en fonction du contexte :

  • Avez-vous des souvenirs de vos parents se disputant ?
  • Pour les femmes : avez-vous eu un avortement ?
  • Avez-vous déjà fait une TS ?
  • Avez-vous pensé à faire une TS ?

Ou des questions sur les beaux-parents en cas de remariage ou d’adoption.

Quelles questions poser ?

J’aurais aimé effectuer un sondage préliminaire pour trouver des corrélations éventuelles entre croyances et comportements (TCA ou addictions). Les questions fermées sont plus simples. Si vous avez l’habitude, contactez-moi. Voici quelles questions poser en dehors de tout sondage. J’aimerais approfondir le sujet dans le cas d’anorexie et de boulimie.

Questions ouvertes

Elles peuvent  aussi avoir comme intérêt de tester la motivation du client.

• Que vous procure cette addiction actuellement ? Un apaisement, une désinhibition, une annihilation de mes pensées morbides, un soulagement ?
• Quel objectif voulez-vous atteindre ?
• Que vous procurera cet objectif ?
• Parmi les croyances suivantes, laquelle aimeriez-vous atteindre ? Je peux écouter les messages de mon corps.

Voici celles concernant l’anorexie et la boulimie.

Cas de l’anorexie mentale

Voici les symptômes décrits par l’OMS :

  • Perte de poids intentionnelle, induite et maintenue par la personne, associée à la peur de grossir et d’avoir un corps flasque ;
  • Maintien d’un poids faible, en dessous des normes pour l’âge et la taille ;
  • Dénutrition de gravité variable, s’accompagnant de modifications endocriniennes et métaboliques secondaires et de perturbations des fonctions physiologiques, notamment arrêt des règles (aménorrhée) ;
  • Restriction des choix alimentaires ;
  • Pratique excessive d’exercices physiques ;
  • Vomissements provoqués et utilisation de laxatifs, coupe-faims et diurétiques.

L’anorexie peut apparaître seule ou accompagnée d’épisodes de boulimie, associés à une sensation de perte de contrôle, de profond sentiment de culpabilité, de dépression et d’angoisse, suivis d’une purge des calories absorbées (vomissements, abus de laxatifs et de diurétiques).

La boulimie

Voici les symptômes décrits par l’OMS :

  • des accès répétés d’absorption de grandes quantités de nourriture en peu de temps (hyperphagie) ;
  • une préoccupation excessive du contrôle du poids corporel, conduisant à une alternance d’hyperphagie et de vomissements ou d’utilisation de laxatifs.

Les personnes boulimiques ont souvent connu un épisode d’anorexie mentale, survenu quelques mois ou plusieurs années plus tôt.

Déroulement du protocole avec un exemple sur la cigarette

La phase zéro est l’anamnèse.

0. Réponses aux questions portant sur la dynamique et les besoins

0.1 Réponses aux questions « Êtes-vous en paix avec ? »

L’objectif est de débusquer la dynamique familiale.

  • Êtes-vous en paix avec votre mère ? Non
  • Êtes-vous en paix avec votre père ? Oui
  • Êtes-vous en paix avec votre beau-père ? Oui
  • Êtes-vous en paix avec la mort de votre mère ? Oui
  • Êtes-vous en paix avec la mort de votre beau-père ? Non
  • Êtes-vous en paix avec la mort de votre père ? Oui
  • Êtes-vous en paix avec votre mort ? Oui
  • Avez-vous déjà fait une TS ? Oui

0.2 Réponses sur les besoins

L’objectif est de mettre à jour le besoin et le super besoin :

  • Le besoin couvert par l’addiction est : faire une pause, se remplir, être plein de vie.
  • Le besoin supérieur à l’addiction est : supporter ma mère à table. Contribuer au bien-être d’autrui.

Vous êtes maintenant fin prêt.

1. Faire une séance d’EMDR sur le super besoin

Effectuer une première séance d’EMDR avec comme cible, la croyance liée aux besoins supérieurs à l’addiction : contribuer au bien être d’autrui.

La VOC 6, puis 7. Le scanner est OK

2. Faire une séance d’EMDR sur la croyance liée à l’intention positive

EMDR sur l’intention positive « je peux être plein de vie » en visualisant une journée type, une semaine type, un mois type, plusieurs années après.

Cinq stimuli découverts sur une journée :

  • Le matin, pendant mon thé, je fume une cigarette la fenêtre ouverte pour pouvoir aller aux toilettes ensuite. Je fume des menthol, comme ma mère. Je jette le paquet.
  • Chez moi, seul en train de trier les photos. J’ai le choix entre une pomme une cigarette.
  • Je suis vide derrière mon ordinateur parce que je ne suis pas dans la nature. Ce n’est pas vrai. Je me recharge. Je suis plein d’énergie. Le plein de vie fait partir le tabac.
  • Après avoir mangé. Je suis plein, je n’ai pas besoin de fumer.
  • Le soir, je suis fatigué sainement. Je n’ai pas besoin de fumer.

Revisualisation de la journée. Je refais le matin. Plein de quoi ?

Stimuli découverts sur une semaine : Je bois un verre avec un copain.
Stimuli découverts sur un mois : J’ai envie de recommencer

3. Faites jouer les dynamiques liées aux parents

Effectuez ensuite d’autres séances d’EMDR en fonction des réponses sur la relation avec les parents.

Comment ressentez-vous votre envie de quand vous pensez à « votre mère » ou « la mort de votre mère »… ?

Le plus souvent, la détresse augmente.

  • Comment ressentez-vous votre envie de fumer quand vous pensez à votre mère ? Oui, c’est la même mère. Elle me tombe. C’est plus dur.
  • Comment ressentez-vous votre envie de fumer quand vous pensez à la mort de votre beau-père ? Je suis triste en pensant sa mort. J’ai un peu plus envie de fumer. Je me sens coupable. Il a eu une vie monstrueuse. Je l’ai aidé. J’ai fait ce que j’ai pu + + +. Sa tentative de suicide. Il ne mérite pas cela. Je ne me sens pas bien. Je le sauve. Il se jette du pont. Je peux être plein de vie.

4. Le super pont vers le futur

Effectuer une séance en visualisant sa vie jusqu’à sa propre mort.

Ça va. Scanner : OK.

Questions diverses

Pas de lien avec les émotions ?

  • Je n’ai pas trouvé cela utile. Je connais un protocole de Robert Dilts permettant  de prendre du recul sur l’émotion quand le « je dois » n’est pas rempli. Il ne me semble pas nécessaire.

Pas de recherche de l’intention positive d’arrêter

  • Cela me semble aussi inutile, à l’inverse de toutes les thérapies proposées et de ce qu’il y a écrit sur les paquets de cigarettes.

Pour aller plus loin

Voici quelques livres que je vous conseille :

Sur l’échelle des besoins :

Sur les dépendances :

Sur les dynamiques familiales

Sur l’EMDR

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Comment nettoyer ses pensées automatiques

Dans la thérapie cognitive, toutes nos émotions proviennent des pensées que nous générons inconsciemment face à un événement stimulus. Ces pensées, surtout quand elles sont automatiques, ont de fortes chances d’être fausses. Elles ne s’appuient pas sur notre cerveau cognitif mais sur notre cerveau limbique.rubix-cubeDavid Burns a identifié 10 « distorsions cognitives » de ces pensées automatiques. Les voici reclassées dans leur ordre d’apparition, celles qui sont liées à l’événement stimulus et celles qui tirent des conclusions fausses. Après les avoir passées en revue, nous déterminerons une stratégie gagnante favorisant l’action pour aller de mieux en mieux, en étant plus responsable de notre état et de nos pensées.

Déformer l’événement stimulus

Prenons l’exemple suivant : vous vous promenez au marché et, après une discussion avec un ami, vous croisez un collègue qui ne vous reconnait pas. Comment ne pas profiter de cet événement ?

  • Commencez à filtrer l’événement : « oubliez » l’ami précédent pour ne retenir que le collègue qui ne vous a pas salué. Vous rejetez ainsi le positif pour laisser sa pleine place au négatif.
  • Ensuite, déformez cet événement par ce que Burns appelle un raisonnement émotif : vous avez « senti » que ce collègue cherchait à vous éviter, car il regardait ailleurs.

Maintenant, après avoir filtré et déformé la réalité et retenu ce que vous vouliez voir, passez aux (fausses) conclusions, celles qui vous éviteront d’agir.

Pour en tirer des conclusions fausses

Il est alors important de respecter la croyance essentielle de votre système de pensée automatique, décrite par Kahneman « ce que je vois est tout ce qui existe », pour éviter de réfléchir posément et de juger, autrui ou vous-même, pour rester dans un rôle de victime impuissante.

  • Jugez autrui en interprétant ses pensées : mon collègue ne m’aime pas et trouve que ma conversation est ennuyeuse, ou en l’étiquetant au passage « il a vraiment un sale caractère ».
  • Généralisez votre conclusion pour renforcer votre croyance : personne ne m’aime dans mon travail actuel et prévoyez un avenir selon le même schéma. Et ne faites pas dans le détail, c’est du tout ou rien, vrai à 100%.
  • Enfin, finissez par vous jugez, par personnaliser l’influence que vous avez sur autrui et sur les événements en vous étiquetant : « je suis incapable d’avoir des relations amicales dans mon travail ».

Ainsi, vous avez déformé la réalité pour justifier une croyance sur le monde extérieur, sur autrui ou sur vous-même. Ce comportement vous permet de rester impuissant et vous évite de faire des choix. Vous restez dans le monde magique de l’enfant qui attend tout de ses parents, conforme à l’image originale de l’aide décrite par Bert Hellinger.

La solution : observer et réfléchir

Pour éviter de déformer l’événement stimulus, développez votre don d’observation et notez ce que vous avez vu en le replaçant dans le temps et dans l’espace :  votre collègue ne vous a pas dit bonjour ce matin au marché. Puis, adoptez la stratégie en 3 temps pour réfléchir avant d’agir.

  • Recentrez-vous sur le temps présent en allant dans votre corps et non dans vos pensées automatiques. Êtes-vous plutôt en colère ou plutôt triste quand votre collègue ne vous a pas reconnu ?
  • Prenez alors le temps de réfléchir pour savoir ce que vous voulez faire, pour identifier votre objectif ou votre intention. Voulez-vous nouer le contact avec ce collègue ?
  • Enfin, planifiez votre action. Décidez de parler à votre collègue de cette rencontre ou, si c’est trop difficile alors que vous en avez envie, décidez de vous faire aider pour pouvoir en parler avec lui.

Vous retrouvez alors les ressources en vous pour être en paix et agir ou pour vous faire aider.

Pour aller plus loin :

Deux livres et un site sur la thérapie cognitive :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Une histoire à écrire assis

Cette histoire, sur le thème de « la créativité et vous » lancé par « Out of the box », est proposée dans le cadre de la croisée des blogs du site  développement.org qui en organise régulièrement.

Imaginez-vous face à une feuille blanche. Rien n’est encore écrit dessus. Vous êtes attablé chez vous et vous avez fait le pari avec un ami que vous étiez capables d’écrire sur n’importe quel sujet. Il vous a proposé d’écrire sur la métamorphose des papillons en Amérique du Sud et vous avez relevé le défi.

Page blanchePeu importe le sujet, l’important est d’aller au plus profond de vous pour exprimer ce qui est vivant en vous, ce que vous pouvez imaginer dire, faire vivre dans la peau d’un papillon en Amérique du Sud.
Vous fermez les yeux et vous laissez votre imagination couler. Des images apparaissent comme sur un tableau de bord. Certaines sont à droite, d’autres à gauches. Certains sont en réalité des films en noir et blanc et d’autres en couleur. Elles peuvent même changer de place pour apparaitre plus proche.

Vous vous souvenez des séances de cinéma quand vous étiez complètement l’intérieur de la salle, pris par l’action, le bruit, la fureur, une course de voitures, de diligence ou des vieilles histoires de cow-boy et indien qui courent dans la plaine.

cinema
Quand vous étiez jeunes, vous y croyez, vous étiez complètement à l’intérieur de l’histoire, en transe. Vous vous identifiez au héros, à ces difficultés de rétablir l’ordre et la discipline dans un monde chaotique inexprimé. Vous-même, vous imaginiez une suite à ces événements : les enfants du héros, la paix s’instaurer dans la plaine. Au fur et à mesure que vous déroulez cette histoire dans votre tête, votre corps est de plus en plus détendu et vous êtes vous-même de plus en plus détendus, les images apparaissent dans votre tête, des sons retentissent et résonnent entre vos 2 oreilles.

sheriffVous laissez alors un film se dérouler dans votre tête à propos des papillons en Amérique du Sud. Vous imaginez la forêt vierge, vous voyez les arbres gigantesques, vous ressentez la chaleur de la forêt des images et différents animaux de la forêt amazonienne avec toutes ses couleurs, ses saveurs et ses sons. Vous sentez alors un flux d’énergie aller dans votre bras puis dans votre main.

ecrireVotre stylo commence à courir sur votre feuille blanche. Des mots apparaissent sur votre feuille et, de temps en temps, vous faites une pause. Et vous ressentez à l’intérieur de vous, dans votre ventre, ou dans votre bassin si les mots écrits sont justes, s’ils résonnent à l’intérieur de votre être. Continuez à écrire ainsi pendant plusieurs minutes en faisant des pauses éventuelles.

Visualisez ce que vous avez vu, ressentez à l’intérieur de vous si les mots résonnent juste à l’intérieur de votre corps.

Enfin, vous avez un petit signal corporel qui indique que c’est terminé. Vous sortez de transe et regardez ce que vous avez écrit. Vous avez réussi votre pari, ignorant ce que vous avez écrit.

Milton Erickson faisait de même quand il écrivait des articles pour un journal. Il se levait la nuit, mettait ses écrits dans une enveloppe pour l’envoyer au journal le lendemain. Il ne pouvait lui-même identifier l’article qu’il avait écrit. Visualisez votre histoire, sentez si elle est juste et, surtout, ayez du plaisir à la concrétiser.

Pour aller plus loin :

 Quelques livres à lire…

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire. Osez écrire…

Faites le point sur vos croyances essentielles

Notre approche de la vie reflète nos croyances qui constituent notre image de soi. Ces croyances proviennent des événements passés et se déclinent en fonction des traumas personnels et transpersonnels. Un certain nombre de personnes veulent ainsi sauver les autres en se prenant pour Jésus, pensant qu’en se sacrifiant, elles feront le bonheur d’autrui.

Ce thème des croyances a été lancé par Patrica sur son blog Attention, bonheur possible, dans le cadre d’une série d’articles du site de développement personnel DéveloppementPersonnel.org

mouette rieuseVoici un article classant les croyances les plus importantes en fonction des 6 étapes sur le chemin de la vie et de la guérison. Après un détour vers le triangle victime persécuteur sauveur, vous pourrez  en déduire où vous en êtes sur votre chemin de vie, qui va de l’enfant « victime, sauveur ou persécuteur » à l’adulte en paix contribuant éventuellement au bien-être d’autrui.

Six étapes pour oser avancer

Rappelons nos 6 étapes, décrites dans un article précédent :

  • Au début du chemin, les émotions sont « envahissantes » et empêchent de penser. En « se rapprochant de soi » et en prenant du recul sur les émotions, vous acceptez de vous faire aider.
  • Puis, vous traitez vos différents traumatismes, liés à la naissance par la thérapie de l’étreinte, personnels avec l’EMDR, transgénérationnels avec les constellations familiales.
  • Enfin, vous arrivez à l’étape « oser avancer » où vous décidez de vous faire aider ou d’avancer en identifiant vos croyances et de les écrire. C’est les principe même des thérapies cognitives, de passer du stade instinctif au stade réfléchi.
  • A la dernière étape, vous célébrez la vie sur terre, vous contribuez au bien-être d’autrui en respectant votre paix intérieure et son autonomie, en faisant preuve de communication bienveillante ou nonviolente.

Vous passez ainsi d’un statut déséquilibré, la plupart du temps de « victime innocente », à celui d’adulte, responsable de ses émotions et contribuant au bien-être d’autrui.

D’enfant victime à adulte responsable

Voici un dessin des 6 étapes montrant l’évolution possible, de statut, « victime, sauveur ou persécuteur », à « je suis bienveillant avec autrui » :

EmotionsA la première étape, vous êtes le plus souvent dans le statut d’une victime innocente. Si vous êtes un persécuteur, vous avez plus d’énergie, mais vous avez de fortes chances d’être dépassé par votre colère. Si vous êtes sauveur, vous ne voyez que des victimes que vous voulez sauver, quitte à vous sacrifier pour elles. Dans les 3 cas, vous êtes un persécuteur, d’autrui ou de vous-même.

  • En tant que victime, vous persécutez autrui en lui pompant son énergie, tel un vampire. En réalité, vous voulez la perte de la personne dont vous déclarez être victime. C’est pour cela qu’une victime est incapable de respecter le besoin de bienveillance d’autrui. Comme le dit Bert Hellinger « à un déprimé, on ne donne rien ».
  • En tant que persécuteur, vous persécutez autrui, l’accusant de votre colère en pensant  « tu n’as pas le droit de… ».
  • En tant que sauveur, vous vous persécutez vous-même, négligeant votre propre chemin pour aller sur celui d’autrui, préférant voir sa mort plutôt que la vôtre.

Comme le dit Bert Hellinger :

Les victimes sont les pires des persécuteurs.

Comment sortir de ce statut ? En reconnaissant être responsable de ses émotions et en osant se rapprocher et parler de soi, première étape du chemin. La dernière étape est d’avoir de l’empathie pour autrui, en respectant ses besoins. Voyons maintenant les croyances associées en suivant la même grille de lecture.

Les croyances associées

Plaçons des croyances positives sur ce chemin de vie et détaillons-les.croyance

  • A la première étape, se rapprocher de soi, le désespoir peut être prédominant. Ce qui est étonnant, c’est qu’il faille des traumas forts pour que la personne puisse accepter les croyances « je peux aller mieux » et « je peux me faire aider« .
  • Aux 3 étapes de cicatrisation des traumas, « je peux être en paix » est la croyance la plus répandue. Elle peut se décliner en « je peux le supporter« , « je suis en sécurité », « je suis innocente » si le trauma a été vécu comme victime et « je peux me pardonner » ou « j’ai fait du mieux que j’ai pu » s’il a été vécu comme persécuteur.
  • A l’étape « Oser avancer », « j’ai de la valeur » et « j’ai des choix » sont les 2 croyances importantes. Elles permettent de faire des choix positifs pour soi-même, de prendre soin de soi en s’aimant, en ayant confiance en soi.
  • Enfin, la dernière étape admet les émotions des autres en étant en paix. Quand d’autres personnes souffrent, il est possible de les aider, d’être empathique avec elles, tout en respectant leur autonomie et sa paix intérieure. « Je peux contribuer au bien-être des autres » est la croyance reine de cette étape.. tout en continuant à contribuer à son propre bien-être, à être en paix, même quand les autres vont mal.

Placez-vous donc sur ce chemin. Où en êtes-vous de vos émotions et de vos croyances ?

Et après ?

Les croyances sont associées à des traumas ou à vos pensées. Pendant les premières étapes, il est indispensable de se faire aider. Sur les 2 dernières étapes, utilisez votre esprit pensant. Posez-vous ces 3 questions sur une échelle de véracité de 1 à 7 :

  • Je suis en paix avec mes émotions.
  • Je suis en paix avec ma famille et mon passé.
  • J’ai de la valeur.
  • J’ai des choix.
  • Je peux contribuer au bien-être des autres, en allant dans une relation d’aide.

Vous pourrez alors vous situer sur votre chemin et décider de la thérapie la plus adéquate pour continuer à avancer.

Pour aller plus loin

Quelques livres et un site de photos :

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

Pourquoi revenir au temps présent ?

Dans beaucoup de thérapies, comme dans la méditation pleine conscience ou la méthode Vittoz, il est conseillé de revenir au temps présent en portant son attention sur un de vos 5 sens, la vision, l’ouïe, l’odeur, le goût ou vos sensations physiques, telles que la respiration. Quel est l’intérêt d’un tel processus ?ObserverJ’en vois deux : soit distraire sa pensée pour minimiser une émotion désagréable, soit prendre de la distance vis-à-vis d’elle pour avancer. Dans le premier cas, nous sommes dans la première étape des 6 étapes pour aller mieux. Dans le deuxième cas, nous sommes à l’avant-dernière étape, celle d’oser avancer.

Minimiser une émotion désagréable

Quand vous êtes légèrement perturbé par une émotion désagréable, provoquée par une pensée, vous pouvez vous en distraire sans aller dans cette pensée, en pensant à autre chose :

  • En portant attention à ce qui vous entoure : votre environnement VAKO visuel, sonore, kinesthésique, comme votre respiration ou votre marche, ou olfactif.
  • En allant dans un lieu sûr imaginaire qui vous ressource.
  • En faisant un geste, en prononçant une parole, en imaginant un rayon de lumière guérisseur ou une spirale inversée.

Ces pratiques vous permettent de vous échapper, de remettre à plus tard votre perturbation interne. L’inconvénient de cette pratique est qu’elle ne vous guérit pas, elle vous permet simplement de baisser votre tension intérieure. Et, quand la tension est trop importante, cela ne suffit pas. Vous pouvez alors demander à autrui de vous serrez fortement dans ses bras. Comme dans la thérapie de l’étreinte, cela vous permettra de calmer efficacement votre tension interne, sans aller dans vos pensées perturbatrices.

Oser avancer en 3 étapes

Après avoir soigné vos traumas, liés à votre naissance, votre vie personnelle ou familiale, vous êtes spontanément plus en paix et avez acquis un certain savoir faire. Vous êtes alors capable d’aller dans la pensée négative originale en prenant du recul sur vos émotions.  Vous pouvez revenir dans le temps présent, en paix, première étape pour oser aller bien.  Faisant appel à votre cerveau rationnel, pensant et non instinctif, vous êtes alors capable de choisir, en pleine conscience, votre objectif. Est-il de ?

  • Baisser votre émotion ? Vous pouvez pratiquer l’EFT.
  • Monter en énergie ? Vous pouvez imaginer vos exploits passés en identifiant vos ressources.
  • Cicatriser un trauma résiduel ? Faites un pont d’affect pour l’identifier et le cicatriser avec la technique du papillon, venant de l’EMDR. Si vous n’y arrivez pas, vous êtes capable de demander de l’aide en toute connaissance de cause.
  • Prendre une décision ? Faites appel à votre intuition, votre « pendule intérieur ».
  • Juste profiter de la vie ? Comme le dit une amie « Et j’apprends, avec une persévérance dont je suis fière, à être de mieux en mieux en contact avec toute la richesse (la complexité) de ma vie intérieure croisée avec tout ce qui m’est extérieur (les autres, ceux que j’aime et ceux qui me dérangent, et .. le « monde ») ». Et vous pouvez même entrer en transe pour le plaisir, en contact avec le monde qui vous entoure.

Une fois votre objectif posé, vous pouvez aborder les 2 autres temps : réfléchir et décider pour votre bien. La dernière et sixième étape sera d’être bien, même si les autres vont mal, pour contribuer à leur bien-être.

En conclusion

 Revenir au temps présent n’est qu’un premier pas. Si vous ne connaissez ni technique de cicatrisation des traumas, ni technique d’identification de vos pensées négatives pour vous en débarrassez, comme dans les thérapies cognitives, cela ne suffira pas. Vous aurez besoin d’aide.

Si vous connaissez certaines de ces techniques, cela vous aidera à vous dissocier pour mieux guérir, avancer sur votre chemin de vie et en profiter en pleine conscience.

Pour aller plus loin

Quelques livres de base :

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Réussir la relation d’aide

Quels sont les facteurs de réussite dans la relation d’aide ? Acceptez-vous d’être aidé ou d’aider autrui ? Quels critères guident vos choix ? La relation d'aideVoici quelques réflexions sur la relation thérapeutique, celles de David Burns, spécialiste de la thérapie cognitive, celles, systémiques, de Bert Hellinger, et celle de Joseph Campbell et de son héros. Vous aurez, enfin, mon expérience personnelle pour vous aider à définir vos propres critères.

1. L’empathie et la clarté de la relation d’aide

Deux paramètres sont essentiels pour David Burns, l’empathie et la clarté de l’objectif et de la méthode.

L’empathie

L’empathie est, selon Burns, la capacité du thérapeute à répondre à des questions gênantes du genre « J’ai l’impression que vous ne vous intéressez pas à moi. La seule chose qui vous intéresse est d’être payé ».

Il conseille alors au thérapeute de dire oui, d’exprimer le sentiment du client et de poser une question. Par exemple : « Il semble que vous avez l’impression que je ne m’intéresse pas à vous et que je suis plus intéressé à être payé qu’à vous aider. Cela peut être réellement choquant. Je me demande si je vous ennuie. Je sais que je serais aussi choqué si j’avais l’impression que quelqu’un profitait de moi pour s’enrichir. Pouvez-vous m’en dire plus ? »

La clarté

La clarté de l’objectif définit ce que le client veut concrètement modifier et l’accord sur la méthode et les outils utilisés et la demande éventuelle du thérapeute envers son client. Dans le cas de la thérapie cognitive prônée par Burns, deux outils sont essentiels, le journal d’humeur et des croyances associées et l’agenda, une planification des activités productives et satisfaisantes.

En tant que client, votre objectif et les moyens de l’atteindre sont-ils assez clairs ?

2. La règle d’équilibre de Bert Hellinger

L’inventeur des constellations familiales où l’on s’appuie sur le ressenti de représentants amène une vue systémique où influent l’image d’origine du client avec ses parents et une règle d’équilibre.

L’aide et le lien thérapeutique

Le thérapeute systémique réintègre les personnes exclues du système, en particulier les parents. Cette exclusion est pour lui l’origine de la dépression.

Pour observer les règles de l’aide (thérapeutique), nous devons d’abord observer que l’aide est systémique. Cela signifie que notre amour doit embrasser tout le système. Nous nous représentons le système et sentons où l’amour est le plus efficace et le plus nécessaire. Ensuite, on fait abstraction du client. C’est le pas difficile où on ne se laisse pas prendre par le client. En allant ainsi dans cet endroit, nous sommes libres intérieurement. Nous laissons aussi le client libre car il peut aller vers cette personne exclue.

Et la colère du client est salutaire. Elle lui permet de se séparer de ses parents… et du thérapeute. Pour Bert Hellinger, l’image originale de base du client et du thérapeute vient de la relation avec sa mère. Si le thérapeute est lié émotionnellement à son client, cela signifie qu’il le confond avec ses parents qu’il veut inconsciemment soigner et il en deviendra dépendant. Une seule solution, selon Bert Hellinger, arrêter l’aide.

L’équilibre entre donner et recevoir

Bert Hellinger a exposé 5 règles à respecter dans la relation d’aide.

  • Ne donner que ce que l’on a.
  • Accepter ce qui est.
  • Pas de relation parents enfants.
  • Le client appartient à une famille qui doit être honorée.
  • L’amour est pour tous les membres de la famille, sans jugement.

La relation est ainsi saine et équilibrée. Le thérapeute ne peut donner ce que le client n’a pas envie de prendre.

En tant que client, vous sentez-vous lié à votre thérapeute ? Vous sentez-vous quelquefois en colère contre lui ?

3. Les guides du héros de J. Campbell

Joseph Campbell a formalisé un voyage type du héros qui part à l’aventure et qui revient à la maison. Entre temps, il a osé franchir un seuil.

Joseph Campbell, tout comme Vladimir Propp, place deux types de guides, un avant le seuil, pour donner du courage au héros et un autre après le seuil, pour lui montrer le chemin.

Le thérapeute, comme guide, a ainsi 2 rôles, celui de donner du courage, en mettant à la conscience du client ses ressources, ce que préconise la PNL, et de lui montrer le chemin en lui donnant de l’information et en reformulant, ce que préconise l‘entretien motivationnel.

En tant que client, avez-vous besoin que l’on vous donne du courage ou des informations ?

4. Mon parcours : femmes en colère et fils à maman

Voici mes difficultés et comment je m’aide…

Les 3 défis rencontrés en tant que thérapeute

Voici les 3 difficultés principales que j’ai rencontrées.

  • La première était de rester zen en face de personnes qui voulaient mourir. Ces personnes, qui sont souvent dans la négation, rejettent ce que vous dites. Ce sont des personnes désespérées, dit Burns, qui donne dans son livre l’exemple de Sam, qui l’appelle avant une de ses interventions à la radio pour lui dire qu’il va se suicider. Il est alors important d’accepter son impuissance et de prendre de la distance, les 2 premières règles de Bert Hellinger. Vous pouvez imaginer leur mère derrière eux ou la vôtre derrière vous. Ainsi, vous évitez de rentrer dans une dynamique de sauveur victime persécuteur, typique du lien thérapeutique.
  • La deuxième était de trouver un comportement adéquat face à des femmes en colère. Cela m’arrive assez souvent avec des femmes qui ont avorté ou qui sont en colère contre leur mère. Dans cette dynamique, la mère se protège en se mettant en colère contre l’homme. Maintenant, je l’annonce au début de mon intervention en leur donnant le droit d’être en colère contre moi. De plus, j’imagine mon père derrière moi. En constellation, mon objectif est de réintégrer l’enfant et de donner de l’empathie à la mère en la faisant éventuellement s’appuyer sur une lignée maternelle.
  • La troisième était comment aider des « Fils à maman ». Ces personnes, identifiées à un partenaire précédent, un frère ou le père de leur mère, se croient tout permis, dit Bert Hellinger. Elles vont mal et vont même jusqu’à vouloir faire votre thérapie en vous donnant des conseils. Là aussi, je m’appuie sur mon père et visualise le père de ces personnes qu’elles rejettent inconsciemment. Quelquefois, je pense à mon fils pour être sûr de faire la différence avec mon client.

Dans tous les cas, j’essaie de progresser en m’appuyant sur les difficultés que je rencontre.

Une supervision est-elle nécessaire ?

Comment s’améliorer ? David Burns préconise de pratiquer des jeux de rôles par écrit ou avec un collègue thérapeute pour développer son empathie. Voici ma pratique.

  • En séance, je me connecte et fais de la scriptophanie pour moi-même ou pour le client afin de prendre du recul sur la relation.
  • En EMDR, nous avons un groupe régulier de supervision où les participants ont une expérience éclectique que j’apprécie.
  • En constellation familiale, il suffit de faire une constellation de supervision sur la relation thérapeutique.
  • Enfin, je profite de mon groupe de pratique de communication bienveillante pour trouver éventuellement mon besoin et celui du client dans un jeu de rôle.

Et, surtout, j’arrive à retrouver rapidement une paix intérieure, même si le client a annulé son rendez-vous sans me prévenir, en célébrant alors mon besoin insatisfait d’équilibre dans la relation.

5. Et pour vous ? Quels sont vos critères de choix ?

 Voici résumés les critères de réussite pour un client :

  • Votre objectif est-il clair ? Cherchez-vous du courage ou de l’aide pour franchir un seuil ?
  • Avez-vous confiance en lui ? Pouvez-vous parler de ce qui vous chiffonne ? Le sentez-vous « sans jugement » ?
  • Êtes-vous d’accord avec sa démarche et sa technique ? Avez-vous suffisamment d’information ? Osez-vous lui poser toutes les questions ?
  • Le thérapeute reformule-t-il suffisamment ce que vous dites ?  Vous sentez-vous entendus ?
  • Allez-vous mieux à la fin de la séance ? Vous sentez-vous libre d’arrêter les sessions quand vous voulez ?

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres critères ?

Pour aller plus loin

Voici les livres portant sur la relation d’aide et que j’ai bien aimé :

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.