Voici un complément à mon protocole destiné aux addictions.
Quelquefois, la remise en question de la morbidité et la mise en avant du besoin supérieur et du besoin recherché ne suffisent pas. Je l’ai donc complété en traitant le comportement addictif en faisant visualiser la solution.
Le protocole initial : morbidité et besoins
Je vous rappelle le protocole initial fondé sur l’EMDR : d’abord traiter le côté morbide de la personne en traitant sa mort ou celle de ses proches, même s’ils sont vivants. Puis, chercher un besoin supérieur au besoin couvert par l’addiction. Enfin, visualiser son comportement actuel en jouant sur les croyances « je peux couvrir mon besoin » ou « je peux couvrir mon besoin supérieur »
Par exemple, si quelqu’un boit, ses besoins couverts peuvent être ceux de plaisir, de partage et de détente. Les besoins supérieurs sont ceux d’autonomie (j’ai des choix), de contribuer au bien être d’autrui et de reconnaissance (j’ai de la valeur).
La séance finale consiste à visualiser sa journée, sa semaine, son mois, son année… et jusqu’à sa mort en relation avec son addiction.
Récemment, cela n’a pas fonctionné. J’ai donc apporté une touche finale qui a fonctionné.
Quand tu as envie et que tu ne le fais pas…
L’objectif est que la personne se visualise en train d’avoir envie et de ne pas le faire, quand elle ressent son malaise et sa détresse face à cet événement. La plupart du temps, la croyance négative est « je ne peux pas le supporter ». Voici deux exemples :
Une première personne fumait à des moments précis de la journée. Voici ces moments et les besoins et les visualisations :
- Le matin, à 7h30 après le petit déjeuner, j’ai la cigarette en main quand je suis dehors.
- A 10 heures, je fais la pause sans fumer.
- A 13 heures, plaisir. Je prends le briquet et je ne l’allume pas.
- Le soir, avant d’aller se coucher. Distraction. Je prends ma douche après avoir mis la vaisselle dans l’évier.
Le niveau de détresse initial variait de 2 à 7 en fonction des événements. Chaque événement a donné lieu à une diminution de la détresse liée à « je ne peux pas le supporter » et une augmentation de la croyance positive « je peux le supporter » à 100%.
Une deuxième personne avait arrêté le tabac, mais continuait la cigarette électronique. Voici les moments clés :
- A 9 heures, après le petit déjeuner. C’est cool, je suis contente de ne pas fumer.
- Après le repas. Je peux aller dehors pour voir la lumière.
- A 16 heures, je suis libre. C’est chouette d’être vivante.
- 21 heures, après le repas. Je peux être dans ma famille sans avoir peur.
Dans ce deuxième cas, la croyance « je peux le supporter » était au maximum depuis le début. La visualisation et la séance EMDR n’ont donc pas changé le niveau de véracité de la croyance mais ont été efficaces quand même. Vive les stimulations bilatérales.
En conclusion, visez aussi le comportement visé
J’ai eu l’idée en pensant à une phrase de Virginia Satir que Robert Dilts utilise en PNL en posant la question :
Qu’est ce que cela te fait de te voir comme cela ?
En se visualisant en manque.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.
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