Dans le protocole que j’ai inventé pour traiter les addictions, la première phase est de trouver un besoin supérieur à l’intention positive du comportement.Je connais 2 chemins pour y arriver. Je voudrais donner ici quelques exemples après avoir éclairci le concept de hiérarchie ou d’échelle des besoins.
L’échelle des besoins
A l’intérieur de chacun existe une échelle des besoins, nommée « heterarchie » par Steve Andreas, car cette hiérarchie peut changer en fonction du temps.
Dans le cas d’une addiction nous avons 2 besoins apparents, celui qui nous pousse à continuer, l’intention positive du comportement et celui qui fait que l’on aimerait arrêter. Ce dernier besoin est « inférieur » à l’intention positive, ce qui fait que l’addiction est toujours présente, bien malgré nous…. Intéressons-nous à celle qui nous fait réagir dans l’urgence.
Le besoin couvert par l’addiction
Un comportement, quel qu’il soit, a toujours une intention positive. Voici quelques exemples liés à des addictions courantes :
- Fumer permet de calmer sa colère.
- Boire permet de partager de bons moments et de noyer son chagrin.
- Manger permet de se faire plaisir.
- Manger et vomir permet d’être en paix avec ses 2 parents.
- Faire un geste répétitif permet de s’apaiser, de se rassurer.
L’objectif d’une addiction est souvent de se sentir en paix, le geste physique calmant ce qui se passe dans la tête. Malheureusement, ce comportement est souvent nuisible à la santé à long terme. Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ? Parce que le besoin couvert par l’addiction est supérieur à la motivation d’arrêter, qui entraîne un conflit interne.
La résolution du conflit interne
Ce conflit vient du fait que le besoin couvert par l’envie d’arrêter (être en bonne santé, se sentir libre, avoir du temps pour soi, économiser de l’argent) est « inférieur » au besoin couvert par l’addiction. Comment résoudre ce conflit ? En trouvant un (super) besoin supérieur au plus élevé des deux, à l’intention positive du comportement, en montant sur l’échelle.
Comment trouver ce super besoin ?
Voici 2 pistes pour trouver ce super besoin et une technique pour valider votre choix :
As-tu, un jour ?
Voici la question, posée par Robert Dilts, que vous pouvez lire plusieurs fois pour bien la comprendre :
As-tu, un jour, accepté de faire quelque chose alors que ton besoin de X n’était pas satisfait ?
En reprenant les exemples précédents, voici les questions correspondantes :
- As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu n’étais pas en paix ?
- As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que cela ne te faisait pas plaisir ?
- As-tu un jour accepté de faire quelque chose alors que tu ne te sentais pas en sécurité ?
- As-tu un jour accepté de faire quelque chose en renonçant à ton besoin de partage ?
Les situations trouvées sont diverses. C’est souvent lors d’un passage d’examen difficile, pour faire plaisir aux parents, pour donner du sens à sa vie, ou quand vous faites quelque chose pour autrui, aller voir vos parents alors que cela ne vous enchante pas, se lever la nuit pour vos enfants alors que vous n’êtes pas en paix…. Trouvez alors le besoin couvert par cette action. En voici quelques-uns :
- Contribuer au bien-être d’autrui.
- Donner du sens à sa vie.
- Se faire confiance.
- Reconnaissance.
- Se sentir en vie.
- S’aimer comme l’on est.
Il est quelquefois possible de trouver un besoin encore supérieur, de continuer à grimper sur l’échelle. Cette méthode n’est pas la seule, en voici une deuxième.
Une deuxième méthode pour connaître son échelle des besoins
Cette technique provient de la PNL et fait partie du protocole Transformation essentielle cité en bibliographie. Rentrez dans la sensation physique d’un besoin et posez-vous la question « Y a-t-il quelque chose de plus important ? » Pour ceux qui dialoguent facilement avec eux-même, cette technique est plus rapide. Voici quelques exemples :
- Y a-t-il quelque chose de plus important que la sécurité émotionnelle ? Me sentir en paix.
- Y a-t-il quelque chose de plus important que le plaisir ? Me sentir bien dans mon corps.
- Y a-t-il quelque chose de plus important que me sentir en vie ? Être en paix avec ma vie.
- Y a-t-il quelque chose de plus important que partager ? Être bien avec moi.
- Y a-t-il quelque chose de plus important que être en paix ? Être en paix avec ma vie.
Quand un même besoin revient souvent, il est probable qu’il soit primordial pour vous.
Quand vous hésitez entre 2 besoins
Si vous hésitez pour savoir quel est le plus important, imaginez une planète où tout le monde remplit un des deux besoins et choisissez sur laquelle vous aimeriez vivre.
- Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde échange ?
- Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde se sent en sécurité ou tout le monde s’aime ?
- Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde partage ou tout le monde est en paix ?
- Préférez-vous vivre sur une planète où tout le monde est en paix ou tout le monde contribue au besoin d’autrui ?
Vous pouvez ainsi affiner la place des barreaux de votre échelle.
Pour aller plus loin
Quelques livres :
- Transformation essentielle de Steve Andreas pour la hiérarchie de ses besoins.
- La communication bienveillante pour connaître et s’approprier ses besoins.
- J’ai besoin que tu m’aimes : c’est vrai, ça ? de Byron Katie sur le besoin d’amour.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.